22.12.10

Hyperlucidité

Rire des plus faibles, c’est un manque de respect. Rire des plus forts, c’est un manque de jugement.
Mike Ward

20.12.10

Acheter, c'est voter...

...nous déclare le moudjahidine québécois de la justice sociale. Et c'est pas lui qui le dit, c'est sainte Laure-Waridel, patronne de la vertu équitable. Outre son étonnante fixation sur les chaussures, je constate que le député de Mercier justifie son grenouillage avec des activistes tarés par de pitoyables arguments d'autorité. Venant d'un médecin, ça déçoit un peu, mais puisqu'il est aussi politicien, faut faire avec...

19.12.10

L'art qui dépend d'un acte de foi


Depuis sa sortie en salle, on m'a demandé mon opinion sur Inception. Cinéphile à côté de ses pompes, je l'avais pas visionné, ma seule excuse étant la difficulté d'obtenir à Québec des projections en version originale anglaise.

L'ai finalement loué hier. Puis? Qu'est-ce que t'en penses, Alain? Un magnifique film. Plusieurs ont insisté sur son complexe rapport entre le réel et le rêve, permettant une interprétation à multiples niveaux. Pourtant nos rêves - en tout cas les miens - sont souvent confus et imprégnés de connotations sexuelles. Or il n'y a pas de confusion dans Inception; la trame narrative est exigeante mais bien cousue. Aussi, il n'y a aucune allusion directe à la sexualité.

Le thème du film de Nolan est plutôt notre lien de filiation à autrui comme implication de notre relation à la réalité. Y aurait beaucoup de choses à dire là-dessus. Je me contenterai de cette perle trouvée sur le blogue de Jozef Siroka :

Toupie, or not toupie...

9.12.10

De grandes espérances


François Sauvageau, 7 ans, hospitalisé à Sainte-Justine pour un cancer virulent, attend la visite de son idole Carey Price.

Photo d'Ivanoh Demers, La Presse.

2.12.10

Mono Lake, California



En ce lieu d'une beauté austère, il existe une bactérie se nourrissant d'arsenic. Encore une fois, la réalité rattrape la fiction.
Une étonnante découverte.

1.12.10

Démocratie, providence et spoliation

L'auteur d'un blogue libertarien intempestif résume avec des chiffres l'ornière guidant nos finances publiques délétères :
Au Québec, 3,6% des contribuables gagnent plus de 100 000$/an. Ce 3,6% de contribuables a payé 6,4 milliards de dollars en impôt, ce qui représentait 30,8% de tous les impôts perçus chez les particuliers.

Les 20% des contribuables les plus riches, revenus supérieurs à 51 056$, ont contribué à hauteur de 70,0% des impôts perçus chez les particuliers.

Les 40% des contribuables les plus riches, revenus supérieurs à 32 591$, ont contribué à hauteur de 91,4% des impôts perçus chez les particuliers. Autrement dit, les impôts prélevés chez le 60% des contribuables restants, revenus inférieurs à 32 591$, ne représentent que 8,6% des impôts perçus chez les particuliers.

Bref, une proportion importante de la population profite des avantages/programmes sociaux qui sont payés par une minorité. Voilà pourquoi le modèle québécois est devenu une vache sacrée: une majorité de la population peut contraindre une minorité à payer les factures.

27.11.10

986 000

C'est le nombre estimé de téléspectateurs pour la nouvelle émission Rencontres paranormales. Doit-on conclure que la population québécoise est composée à 12.64% d'imbéciles?

Soyons bons joueurs. Retranchons un 20% de curieux cyniques. Ils auraient voulu constater quel nouveau plateau de médiocrité télévisuelle TVA pouvait atteindre. Ôtons même un autre 20%, rassemblant ces êtres guidés pas tant par la crédulité que par leur appétit concupiscible, vers la charismatique Chantal Lacroix, admirable brin de femme, faut en convenir.

Maintenant, d'après nos savants calculs, y aurait au Québec plus ou moins 7.5% de tarés sur le plan intellectuel. Surpris? Non. Déçu? Oui. Inquiet? C'est ça le pire...

24.11.10

La salive fait des merveilles

Le 24 février 1986, John Ruetten revient du travail et découvre la dépouille de sa femme Sherri Rae Rasmussen dans la salle de séjour de leur domicile de Van Nuys. L'infirmière de 29 ans aurait été séquestrée, molestée puis abattue par trois projectiles de calibre 38.

Marié à Rasmussen depuis trois mois, Ruetten est écarté comme suspect par les enquêteurs Mayer et Pida. Ceux-ci préfèrent lier le crime à un récent vol à main armé perpétré dans les environs. Le père de Rasmussen insiste sur des menaces dont sa fille aurait fait l'objet; une jeune policière, amante éconduite de Ruetten, aurait intimidé à répétition l'infirmière. Ruetten confirme avoir fréquenté un temps Stephanie Lazarus, une employée du LAPD. Néanmoins, les enquêteurs ne suivent pas cette piste.

Plus de deux décennies passent. Le dossier est réactivé, les nouvelles techniques d'analyse génétique aidant. Rasmussen aurait été mordue pas son assaillant et un échantillon de salive a heureusement été prélevé à l'époque. Coup de théâtre: l'analyse révèle que la salive en question appartient à une femme!

Stephanie Lazarus a maintenant 49 ans. Toujours à l'emploi du LAPD, elle s'occupe des crimes reliés aux objets d'art. Voici un reportage du réseau ABC avec des extraits de l'interrogatoire ayant mené à son arrestation:



Après sa mise en accusation, Lazarus doit se départir de ses effets personnels pour être incarcérée. Ayant peine à retirer son alliance, un témoin non identifié lui aurait alors déclaré:

Saliva works wonders.

Lazarus a plaidé non coupable à l'accusation de meurtre prémédité. Son procès aura lieu le printemps prochain.

Source.

20.11.10

Maître au bonnet d'âne

Paul Krugman, Nobel d'économie, éditorialiste du NYT et cheerleader de la Réserve fédérale, nous explique aujourd'hui que la game économique est un jeu à somme nulle - comme si la complexité économique pouvait être réduite en une simplicité politique! - tout en personnalisant des entités abstraites qui voudraient du mal au peuple américain :
It’s no mystery why China and Germany are on the warpath against the Fed. Both nations are accustomed to running huge trade surpluses. But for some countries to run trade surpluses, others must run trade deficits — and, for years, that has meant us. The Fed’s expansionary policies, however, have the side effect of somewhat weakening the dollar, making U.S. goods more competitive, and paving the way for a smaller U.S. deficit. And the Chinese and Germans don’t want to see that happen.
Hormis qu'il relativise honteusement la réalité de l'inflation, faudrait lui rappeler que si les américains ont un déficit commercial récurrent, ça tient peut-être moins aux politiques monétaires des méchants boches et asiates qu'à la qualité et la quantité de ce qui est produit ici en Amérique.

17.11.10

La plage et l'océan

Je commente sur un blogue économique. Résultat : on m'accuse d'être keynésien et on me somme d'expliquer ma théorie de la monnaie.

Je voudrais répondre à la question, livrer le fond de ma pensée : c'est la nécessité des échanges qui crée la monnaie, et c'est des banques privées, non des gouvernements, qui devraient gérer ça. L'État doit néanmoins encadrer, avec comme seul but le maintient de la paix sociale. Parce que si l'économie de marché est efficace, elle n'engendre pas par nature un équilibre perpétuel. Blablabla, blablabla...

Or voyez-vous, quand je vais au bout des mes idées, je me fais un peu peur. Je réalise mon ignorance. Comme un enfant qui ramasse des coquillages sur la plage, puis qui découvre avec effroi l'immensité de l'océan.

Comprenez-vous?

13.11.10

La Gauche, la Droite, le Plateau et le reste

J'ai déjà évoqué mon admiration pour Pierre Foglia, l'écrivain. Je l'aime moins quand il se mêle d'économie et de politique. Sur ces sujets, la faiblesse de ses arguments est souvent navrante.

Aujourd'hui, il s'en prend sans le nommer à Éric Duhaime, chroniqueur au Journal de Québec et idéologue de la droite. Comment? En le traitant d'imbécile. Deux fois plutôt qu'une. Disons que ça ne témoigne pas d'une grande maturité intellectuelle...

Son entrée en matière est de la même farine, le stratagème consistant à nier l'existence de ce qui est critiqué par son adversaire. Le Plateau? La Gauche? Ça n'existe plus ici. Il le sait le vieux Foglia, puisqu'il en était un insigne représentant. Et comme il l'avoue candidement :
C'est vrai qu'on jouait fort du clairon et du tambour, qu'on faisait marcher le Québec au pas de la social-démocratie et de la culture subventionnée.
Mais c'est fini maintenant; la gauche n'est plus aux commandes. Cette marotte revient sans cesse dans les commentaires de blogues québécois : tout est à droite aujourd'hui, même notre État ventripotent!

La caution de Foglia est un récent documentaire sur le néolibéralisme. N'ayant lu que le synopsis, je ne peux juger la pertinence de l'ensemble. L'idée générale est que la prédominance de l'idéologie néolibérale sert les intérêts de la classe des puissants, des possédants, pour ne pas dire des capitalistes. La bonne vieille dialectique marxiste nous attend dans le détour, y a pas de doute...

En bout de ligne, les visions qui s'opposent ici relèvent de l'acte de foi. Existe-t-il un insurmontable phénomène de rareté? S'enrichit-on nécessairement au détriment d'autrui? Débattre sereinement de ces questions est difficile, sinon impossible.

8.11.10

Esclaves et ignorants

The ideas of economists and political philosophers, both when they are right and when they are wrong, are more powerful than is commonly understood. Indeed the world is ruled by little else. Practical men, who believe themselves to be quite exempt from any intellectual influence, are usually the slaves of some defunct economist.
J. M. Keynes

The curious task of economics is to demonstrate to men how little they really know about what they imagine they can design.
F. A. Hayek

6.11.10

Prométhée de la simplicité volontaire

Lutter contre le changement climatique? Ben oui! Et pourquoi pas moduler la radiation solaire?

Ici, on manque pas de savants éditorialistes pour défendre les balivernes réchaufistes. À moins que ce ne soit eux les visionnaires? Tant s'en faut...

Requiem pour un chat

Pierre Foglia est un grand écrivain québécois. Dans sa chronique d'aujourd'hui, intitulée Novembre, il nous parle d'un de ses animaux de compagnie en fin de vie. L'extrait qui suit est remarquable :
Je suis arrivé chez la vétérinaire bien avant l'heure de mon rendez-vous. Je le tenais dans mes bras, enveloppé dans un jeté de laine. Je le berçais en arpentant la salle d'attente, où j'étais seul avec la réceptionniste. Je vous énerve, à marcher comme ça?

Un monsieur assez corpulent est arrivé avec une grande, grande croix sur la poitrine. Il venait acheter de la bouffe pour chien. Je lui ai demandé s'il était curé.

Non, j'ai la foi.

Alors c'est une grande grande foi comme votre grande, grande croix?

Si vous voulez. Votre chat a été frappé?

Non. Il est malade. Il va mourir.

Vous êtes triste?

Pas triste. Abattu, comme chaque fois que je m'approche de la mort, qu'elle est là, pas loin, que je sens sa fade présence. Abattu de vivre si peu et si mal. Je ne sais pas si vous me comprenez.

Très bien, m'a dit le gros monsieur en me souriant aimablement.

J'arpentais toujours la salle d'attente en berçant Bardeau, je sentais sous ma main son coeur qui sautait comme un dauphin. Je suis allé lui montrer la cage des perruches: T'en veux une?

La vet est arrivée. C'est allé très vite.

Il pleuvait quand je suis sorti. Le temps de traverser le stationnement, le jeté était tout mouillé. Entre Farnham et Bedford, je n'arrêtais pas de penser à ce que j'avais dit au gros monsieur avec une grande, grande croix sur la poitrine : si peu et si mal. S'il y avait eu une librairie en chemin, je m'y serais arrêté. Un chocolat chaud à l'OEuf? L'OEuf est fermé pour les vacances annuelles. Je ne voulais pas rentrer tout de suite, enterrer Bardeau sous la pluie, et puis la journée s'effilocherait, et puis... comment j'avais dit ça, déjà? C'est ça : si peu, si mal.

4.11.10

Le soleil...

...ruine les rétines de ceux qui le regardent avec trop d'insistance.

31.10.10

27.10.10

La foire aux insultes

Vincent Marissal, éminent journaliste de Gesca, tient un blogue très édifiant. Toujours à l'affût de la chose politique, ardent défenseur du statisme, il navigue allègrement entre le sarcasme et la condescendance, dès qu'on ose remettre en question l'ampleur de notre gouvernement. Il doit être fier de sa meute de commentateurs; plusieurs sont de solides dialecticiens, qui savent nommer l'ennemi :
Populistes, sans nuance, loosers, ridicules, extrémistes, réactionnaires, caricaturaux, arrogants, individualistes, antagonistes, contradictoires, esprits comptables, complexés, incultes, cupides, maladroits, démagogues, drettistes, lobotomisés, saigneurs, sado-masochistes, inconscients, clowns, rigolos, T-Baggers, égoïstes, absolutistes, arriérés politiques, idiots utiles, dogmatistes de la main invisible, hurluberlus, opportunistes, mononques, matantes, simplistes, radicaux, bêtes, etc.

25.10.10

À propos du conflit au Journal de Montréal

Publiée aujourd'hui, il y a cette lettre d'opinion réclamant que l'État intervienne dans le conflit de travail entre Québecor et les syndiqués du Journal de Montréal. Lecture intéressante. Y a cependant trois points qui me chicotent.

On y déclare que le syndicalisme est un rempart contre les supposés abus de l'entreprise privée envers l'intérêt public. Point de vue réducteur et manichéen, revenant à dire qu'on ne peut être qu'un ange puisqu'on s'oppose au démon. Disons les vrais affaires : un syndicat défend essentiellement l'intérêt de ses syndiqués, et accessoirement l'intérêt général.

On y évoque le triste sort des 253 employés mis en lock-out, sans mentionner combien parmi ceux-ci sont d'authentiques journalistes. Par la même occasion, on évite cette question déplaisante : combien parmi ces syndiqués occupent des emplois que la technologie rend obsolètes (statisticien, préposé aux annonces classées, etc.).

On y affirme aussi que :
La liberté de presse ne doit pas être subordonnée à la liberté d'entreprise.
Qu'est ce que ça implique ? Que la liberté de presse est absolue ? Que la liberté d'entreprise doit y être inféodée ? Sinon quoi ?

11.10.10

Un ange passe

Shuli Egar, un des collaborateurs à l'émission d'Howard Stern sur Sirius, racontait il y a quelques semaines ses mésaventures de voyageur en classe économique. Coincé entre un rabbin Loubavitch obèse et puant des aisselles et la femme de ce dernier, qui ne pouvait prendre l'avion que du côté hublot, le lien Los Angeles-Newark s'annonçait long...

Importuné par l'odeur de l'un et les visites aux toilettes de l'autre, Egar focalise tant bien que mal son attention sur un film. Puis les pieds d'un poupon apparaissent dans son champs de vision. Le rabbin lui tend la progéniture d'un collègue, l'intimant de passer le petit à la geignarde au hublot. Egar se renfrogne et proteste d'être ainsi mêlé à leurs palabres familiaux. Le rabbin, choqué, siffle à sa femme dans la langue du peuple élu : Voilà pourquoi je les déteste!

Voyez-vous, Shuli Egar est un américain d'origine israélienne. Éduqué dans un kibboutz. Pas sémite d'apparence, plutôt méditerranéen, on pourrait lui attribuer vingt nationalités. Calmement, comme pour savourer un moment qu'il attendait depuis toujours, il répond au rabbin une tirade dans un hébreu châtié. En bref, il lui dit d'aller enculer sa mère. Le couple est médusé, embarrassé et silencieux le reste du voyage.

Cet entêtement à se distinguer d'autrui, tant par les usages que les accoutrements. Ce sentiment hautain de supériorité morale, voire ontologique. Qui les mènent à vivre en vase clos, sans sollicitude pour les autres, les goyim. La recette parfaite pour être persécuté jusqu'à la fin des temps.

7.10.10

Sur le thème de la guerre

Dans son excellent blogue, Joseph Siroka souligne la sortie d'une version rehaussée du chef d'oeuvre de Terrence Malick.



Siroka rend un bel hommage. Pour ma part, je pense que la guerre demeure le thème central du film. Exprimée sous ses divers aspects et illustrée dans ses conséquences, que nous révèle la guerre, phénomène radical entre tous, sur l'existence? Je ne crois pas que Malick ait tenté de répondre à cette question. Il propose plutôt une interprétation.

Sages ou folles, il y a aussi ces affirmations du juge Holden, sentences qui me hantent depuis ma lecture de Blood Meridian :

This is the nature of war, whose stake is at once the game and the authority and the justification. Seen so, war is the truest form of divination. It is the testing of one’s will and the will of another within that larger will which because it binds them is therefore forced to select. War is the ultimate game because war is at last a forcing of the unity of existence. War is god.

Brown studied the Judge. You’re crazy Holden. Crazy at last.

The judge smiled.

Might does not make right, said Irving. The man that wins in some combat is not vindicated morally.

Moral law is an invention of mankind for the disenfranchisement of the powerful in favor of the weak. Historical law subverts it at every turn. A moral view can never be proven right or wrong by any ultimate test. A man falling dead in a duel is not thought thereby to be proven in error as to his views. His very involvement in such a trial gives evidence of a new and broader view. The willingness of the principals to forgo further argument as the triviality which it in fact is and to petition directly the chambers of the historical absolute clearly indicates of how little moment are the opinions and of what great moment the divergences thereof. For the argument is indeed trivial, but not so the separate wills thereby made manifest. Man’s vanity may well approach the infinite in capacity but his knowledge remains imperfect and howevermuch he comes to value his judgements ultimately he must submit them before a higher court. Here there can be no special pleading. Here are considerations of equity and rectitude and moral right rendered void and without warrant and here are the views of the litigants despised. Decisions of life and death, of what shall be and what shall not, beggar all question of right. In elections of these magnitudes are all lesser ones subsumed, moral, spiritual, natural.

The judge searched out the circle for disputants. But what says the priest? he said.

Tobin looked up. The priest does not say.

The priest does not say, said the judge. Nihil decit. But the priest has said. For the priest has put by the robes of his craft and taken up the tools of that higher calling which all men honor. The priest also would be no godserver but a god himself.

Tobin shook his head. You’ve a blasphemous tongue, Holden. And in truth, I was never a priest but only a novitiate to the order.

Journeyman priest or apprentice priest, said the judge. Men of god and men of war have strange affinities.

I’ll not secondsay you in your notions, said Tobin. Dont ask it.

Ah Priest, said the judge. What could I ask of you that you’ve not already given?

24.9.10

Hein ? Qui ça ?

Gilles Proulx, quoi qu'on pense du personnage, n'est pas un pied de céleri en matière d'histoire. À juste titre, il s'insurge contre les tatas qui rapprochent le gouvernement Charest de celui de Duplessis. Qu'il faille plutôt placer John James sur la même marche que Louis-Alexandre, au panthéon des politiciens québécois dignes d'un oubli salutaire, ça ne fait aucun doute.

23.9.10

Degrés de séparation

Je ne connais aucun juge, ni de près, ni de loin. Bonne ou une mauvaise chose? Je l'ignore.

17.9.10

Favoris

Je surfais avec ma nièce, emballée de me faire découvrir ses préférences musicales sur YouTube. Elle me demande quel est mon site internet favori. Après réflexion, j'ai établi une courte liste. Ce ne sont pas les plus visités. Je consulte Cyberpresse tous les jours, une source d'irritation plus que d'enchantement. Et Météomédia m'informe au quotidien sans pour autant me bouleverser. Voici quelques sites qui m'instruisent et me divertissent :

Wikipedia - ça va de soi
Arts & Letters Daily - une mine d'or d'idées
Boing Boing - centré sur les arts et la technologie
LA Times - l'autre bord de l'Amérique
New York Times - la référence journalistique sur le web
Gawker - pour les commentaires

8.9.10

WikiPareto

Les hommes ont une tendance très prononcée à donner un vernis logique à leurs actions.
La tendance à personnifier les abstractions, ou même seulement à leur donner une réalité objective, est telle que beaucoup de personnes se représentent la classe gouvernante presque comme une personne, ou au moins comme une unité concrète qu'ils lui supposent une volonté unique, et croient qu'en prenant des mesures logiques, elle réalise les programmes. C'est ainsi que beaucoup d'antisémites se représentent les sémites, beaucoup de socialistes les bourgeois.
Les aristocraties ne durent pas. Quelles qu'en soient les causes, il est incontestable qu'après un certain temps elles disparaissent. L'histoire est un cimetière d'aristocraties.

Citations de l'infâme Vilfredo Pareto, le Karl Marx du fascisme, sur Wikipédia.

5.9.10

À l'animalerie

J'accompagne ma nièce de neuf ans dans une animalerie. Elle veut me montrer le plus magnifique des chiots. Moi qui adore les animaux, je réalise que mes visites dans ce genre de commerce se comptent sur deux doigt. La boutique fait partie d'une chaîne locale aux édifices notoirement laids. Je me disais d'ailleurs que si elle prospère en dépit de cette architecture débile, c'est que le service offert est extraordinaire. Ou que les marges bénéficiaires sur la moulée sont fortes en diable.

Passé les portes, mon nez est chatouillé par un carnaval d'odeurs douteuses. Il y a d'abord un enchevêtrement d'aquariums, de jouets, de nourritures et de produits d'entretien destinés à nos amis. Suivent des galeries thématiques. Chats et chiens, oiseaux, poissons, reptiles, etc. La merveille en question est un mélange de Jack Russell et de berger australien. Il ferait sans doute un bon compagnon mais les lieux me coupent toute envie de nouvelle amitié, canine ou autre. Ce pseudo parc zoologique, où devant chaque cage ou cubicule il y a un prix, m'apparaît d'une tristesse infinie et m'inspire un profond dégoût.

27.8.10

Le sang qui patine dans nos veines

Trésors et ruines en devenir


Avis aux intéressés: deux maisons de Frank Lloyd Wright cherchent désepérément preneurs à La-La Land: la Millard House de Pasadena et la Ennis House de Los Feliz. Un article du LA Times effleure la question. Je sais peu de la première mais ayant visité la seconde, disons qu'elle constituerait un défi ultime pour un Mike Holmes.

16.8.10

Une compagnie, ses idées et leurs conséquences

I actually think most people don't want Google to answer their questions (...) They want Google to tell them what they should be doing next.
I don't believe society understands what happens when everything is available, knowable and recorded by everyone all the time (...) I mean we really have to think about these things as a society.
Eric Schmidt, en entrevue au WSJ

14.8.10

Mes saisons dans l'abysse...

...de l'idée de devenir aveugle. Haine, peur et colère. Que ça pour exprimer mon état. Et puis fuck; Go Raiders!

4.8.10

La femme idéale


Corinna Luray Burt a tout pour elle. Embaumeuse de profession et mère de deux beaux enfants. Adepte fervente de musculation, niveau compétition. Farouche militante nazie; en témoigne une croix gammée et l'angélique figure du Führer tatouées sur sa cheville. Qui plus est, actrice de films pornos sado-masochistes !
Ça ne s'invente pas.

22.7.10

Passé, présent, futur

L'homme éprouve par l'image d'une chose passée ou future la même affection de Joie ou de Tristesse que par l'image d'une chose présente.
Spinoza, Éthique, partie 3, proposition XVIII

16.7.10

Ave Cesar !

C'est vrai mon vieux: la meilleure chanson punk de tous les temps mérite une vidéo !

5.7.10

L'Économie en tartine

Les hosties d'enfants de chiennes de financiers, déguisés en entrepreneurs, ben y nous auront pas ! Leur argent pis leur marché de marde, beurre d'la crème des tabarnaks, on en veux pas câlisse !

Nous sommes bons comme le pain. Nous voyons toutes inéquités, ficelles ou baguettes. Souhaitant le bien de tous et l'effort d'aucun, comme un paradis sur terre à la fin de nos jours. Blé entier.

28.6.10

Des avocats

On ne juge bien que des actions. Reste les intentions et les circonstances, vaste registre, source de leur fortune.

22.6.10

La vérité sur Obama

Penn Jillette déplaît à plusieurs. Faut dire que c'est ben fatiguant, un gros tas qui a souvent raison. Dans une récente entrevue, il en envoie une dans les dents aux apôtres du dernier prix Nobel de la paix :
The only difference between Obama and Bush is that Obama is killing more people. He’s about double the numbers now. Can you imagine if McCain had won and did precisely what Obama has done, with every speech and every political maneuver overseas? There’d be riots in the streets about the people we’re killing. And yet because it’s Obama, and he’s better looking and better at reading the teleprompter, we let him get away with it.
Va-t-il nous la relever celle-là, le meneur de claque obamien chez Gesca ?

16.6.10

Beyond the Staples Center...

Match final demain entre Lakers et Celtics. Suis passé par là où ça se jouera, un matin de février 2005. Avais laissé la voiture de location à mon frère, pour me rendre seul d'Hollywood à Long Beach en Metro. Au delà, après deux trois viraillages, le décor glisse du commercial clinquant à l'industriel usé. Puis on déroule sur South Central; l'Amérique dans toute sa splendeur, with it's tired poor avanging disgrace...

14.6.10

La nouvelle religion

À propos de ça et des autres avatars du transhumanisme, je prépare mon propre petit traité sur le désir d'immortalité. En attendant, lisez-donc ceci, et ne négligez pas les commentaires.

13.6.10

Hayek en vitrine !

Depuis dix jours, le livre le plus vendu sur Amazon.com est The Road to Serfdom. Comment ça ? Parce que Glenn Beck y a consacré récemment son émission télévisée.

Dangereux démagogue populiste, fondamentaliste religieux déguisé en libertarien, roi des sophistes capitalistes, etc. Dites-en ce que vous voulez mais donnez-lui ceci : le mec est un hostie de bon vendeur.

8.5.10

Lecture récente


Blood's a Rover de James Ellroy. Style concis et percutant. Richesse et force d'évocation. Narration solide, voire implacable. Ce dernier volet de la trilogie Underworld U.S.A. ne déçoit pas. L'ensemble force l'admiration par son unité stylistique et le foisonnement de références historiques. Une somme monumentale, crue et lumineuse, noire et limpide. Une stupéfiante réinterprétation de l'histoire américaine des années 60-70. Je ne m'en cache pas; Ellroy est un des mes auteurs favoris. J'ai été renversé par The Big Nowhere. Or selon moi, Dog atteint ici un nouveau sommet.

Le problème avec Facebook

La mise en place d'un système décent pour contrôler votre vie privée sur un service web ne devrait pas être difficile. Que plusieurs blogs multiplient explications et mises en garde sur son système de protection des renseignements personnels, voilà le signe d'un service qui ne traite pas ses utilisateurs avec respect; ça veut dire qu'ils sont contraints à des choix qu'ils ne veulent pas (...)

Facebook pourrait commencer avec une page très simple de choix : je suis une personne privée, j'aime partager certaines choses, j'aime vivre ma vie en public. Chacun de ceux-ci auraient des paramètres différents pour la multitude de choix, et tous ces utilisateurs pourraient alors, plus tard, plonger dans le panneau de configuration pour ajuster leurs préférences. Ce serait là une conception respectueuse - mais Facebook n'en a rien à cirer du respect - son intérêt est dans la redéfinition universelle de ce qui est public et privé.

Ryan Singel, Wired, 7 mai 2010

7.5.10

À la santé de tous les génies de la Terre !



Selon le blogueur scientifique Razib Khan, il semble que la consommation d'alcool augmente avec le niveau d'éducation et les aptitudes intellectuelles. Ah ben torvis !

16.4.10

Dans la tour dorée

On m'a souvent parlé de l'ambiance particulière qui règne dans la tour dorée de la rue Marly. J'y suis passé aujourd'hui, sur l'heure du dîner. Dans le hall d'entrée, je me sentais comme dans un Sheraton. Ah ! Que la vie y semble belle !

6.4.10

Le je-ne-sais-quoi...

La philosophie est comme la musique, qui existe si peu, dont on se passe si facilement : sans elle il manquerait quelque chose, bien qu'on ne puisse dire quoi. (...) On peut, après tout, vivre sans le je-ne-sais-quoi, comme on peut vivre sans philosophie, sans musique, sans joie et sans amour. Mais pas si bien.

Vladimir Jankélévitch

Enfin, c'est prouvé : les fumeurs ont un plus faible QI


Je pouvais pas m'en empêcher. La même photo orne l'article du Telegraph. J'adore... Quoi de mieux qu'un fumiste de première classe pour illustrer la stupidité du tabagisme!

On le dira jamais assez : l'icône des intellectuels français du XXième siècle était aussi piètre penseur que prosateur. Ses écrits philosophiques : un pur salmigondis. Le reste, incluant son théâtre : du travail mineur. La belle Simone avait trois fois son talent...

4.4.10

Un réservoir inépuisable...

Colbert : Pour trouver de l'argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J'aimerais que Monsieur le Surintendant m'explique comment on s'y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu'au cou...

Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu'on est couvert de dettes, on va en prison.
Mais l'État... L'État, lui, c'est différent. On ne peut pas jeter l'État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette !
Tous les États font ça.

Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l'argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?

Mazarin : On en crée d'autres.

Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu'ils ne le sont déjà.

Mazarin : Oui, c'est impossible.

Colbert : Alors, les riches ?

Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus.
Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.

Colbert : Alors, comment fait-on ?

Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d'un malade) ! il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches... Des Français qui travaillent, rêvant d'être riches et redoutant d'être pauvres ! C'est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là !
Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser... C'est un réservoir inépuisable.
Antoine Rault, Le Diable Rouge

29.3.10

Le fromage de 300.000.00$

Le Corbeau & le Renard.

Maiſtre Corbeau ſur un arbre perché,
Tenoit en ſon bec un fromage.
Maiſtre Renard par l’odeur alleché
Luy tint à peu prés ce langage :
Et bon jour, Monſieur du Corbeau.
Que vous eſtes joly ! que vous me ſemblez beau !
Sans mentir, ſi voſtre ramage
Se rapporte à voſtre plumage,
Vous eſtes le Phœnix des hoſtes de ces bois.
A ces mots le Corbeau ne ſe ſent pas de joye :
Et pour monſtrer ſa belle voix,
Il ouvre un large bec, laiſſe tomber ſa proye.
Le Renard s’en ſaiſit, & dit : Mon bon Monſieur,
Apprenez que tout flateur
Vit aux dépens de celuy qui l’écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage ſans doute.
Le Corbeau honteux & confus
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendroit plus.
Jean de La Fontaine

28.3.10

D'un connaisseur en matière de fourberie

Sache qu’un homme qui se contredit ne répugnera pas à te voler.
Jules Mazarin, Bréviaire des politiciens

26.3.10

Venezuela

Un pays aux ressources immenses, mené à la ruine et à l'arbitraire par un fou charismatique.
Le vrai socialisme à l'oeuvre !
Quelle tristesse !
Apprendra-t-on un jour ?

16.3.10

10.3.10

Le travail comme besoin

Le travail bien fait n'est pas seulement une responsabilité envers soi-même et la société; c'est aussi un besoin émotionnel.
Carlos Slim Helú

6.3.10

Avoir une idée et se l'approprier

Steve Jobs annonce une poursuite pour violation de brevets contre HTC, le manufacturier des téléphones intelligents de Google. Il déclare :
Nous pouvions laisser nos compétiteurs voler nos brevets ou bien agir. Nous avons décidé d’agir. Nous croyons en la saine concurrence, mais les concurrents devraient développer leur propre technologie plutôt que de s’approprier la nôtre.
Pertinent comme d'habitude, Farhad Manjoo explique pourquoi ramener une idée à une invention pour en revendiquer la propriété est stupide et dangereux.

Par exemple, j'ai l'idée d'un médicament qui soulage la douleur sans créer d'accoutumance. Si j'obtenais un brevet pour ce concept, toutes les compagnies pharmaceutiques inventant une pilule avec ces propriétés me seraient redevables. Voilà sur quel plan le grand patron d'Apple se situe.

1.3.10

Nobles artefacts



Sur la rue Déragon
Y'a un trottoir sur chaque bord d'la rue
C'est prévu, c'est pour les piétons
Pour que tu puisses te rendre jusqu'à ma maison.

En t'en venant, si tu traverses l'aut'bord
Tu vas te faire frapper par un char
Par un fou qui s'en viendrait chez nous
Juste pour me dire qu'y'était trop saoul
Pis qu'y s'en fout que tu sois mort.

Y'en as-tu des malades
Sur la rue Déragon!

25.2.10

Pourquoi boude-t-on l'architecture contemporaine?


Une belle question. Un architecte québécois pour lequel j'ai un grand respect tente ici d'y répondre. Ignorance, manque de goût, souci du paraître au lieu du bien être. Les évidences habituelles...

Une réponse plus simple, plus vraie et plus plate à entendre : parce que ça coûte cher. À cause du caractère exclusif d'une résidence conçue en fonction de son environnement spécifique. À cause des matériaux de qualité comme le pin, le cèdre, la pierre naturelle, le béton ou l'acier. À cause des fenestrations hors normes et des quincailleries commerciales. Sans parler des honoraires professionnels, somme toute dérisoires en regard du reste.

La réplique de l'architecte : penser plus petit en terme d'espace. Bon point. Mais bien raisonner et plaire, c'est deux choses...

20.2.10

Comment vaincre l'incertitude ou toujours miser sur le gagnant

Il est évident que le socialisme serait immédiatement réalisable, si un dieu omniscient et tout-puissant daignait descendre en ce bas-monde pour régir les affaires humaines. Mais tant qu'on ne peut compter sur ce miracle, il est peu vraisemblable que les hommes accordent à un homme comme eux une telle puissance et lui attribuent un tel rôle. Les hommes ont leurs propres pensées, leur propre volonté, c'est un des faits fondamentaux de toute vie en société dont le réformateur social est bien obligé de tenir compte. Comment admettre que, tout d'un coup et pour toujours, les hommes consentent à devenir le jouet d'un homme comme eux, fût-ce le plus sage et le meilleur?
Ludwig von Mises

14.2.10

Concordance

Salomon hérita de David et dit: Ô hommes! Nous avons appris le langage des oiseaux. Nous avons reçu le don de toutes choses. C'est là une grâce évidente.
Le Coran, Sourate 27:16.

13.2.10

Perdus dans le bois

Nous voyons quelques ramifications, contournons les branchages, sentons la mousse sous nos pas, distinguons les écorces. Et enivrés de lumière, nous croyons concevoir l'ensemble de la forêt. Nous voilà dans notre petitesse et notre grandeur.

11.2.10

Nébulosité variable

Les banquiers vous prêtent un parapluie mais vous le reprennent dès qu’il pleut.
Donc avant de les solliciter, munissez-vous d'un imperméable.

10.2.10

Fou furieux de la pensée, enragé du concept

Ce qui vaut moins d'une demie heure de peine, c'est le bouffon qui s'en pare, pas la philosophie.

L'assassin Céline avait trois mots pour désigner le phénomène : agité du bocal.

6.2.10

Hey Johnny!

Sont passés à Québec y a quelques jours. Ça m'a rappelé de bons souvenirs. Et j'ai eu une pensée pour toi.

Bonne fête, mon ami Jean.

Celle-là est pour toi :

1.2.10

Don't be evil

If you have something that you don't want anyone to know, maybe you shouldn't be doing it in the first place.
Eric Schmidt, PDG de Google, en entrevue à CNBC le 3 décembre 2009.

Il y a des choses que l'on fait et qu'on veut garder pour soi. Mes efforts pour surmonter un problème personnel de santé, mon assistance à un proche en détresse, mon vote pour tel parti politique aux dernières élections; exemples parmi d'autres d'actions qui relèvent de ma sphère privée. Sont-elles pour autant mauvaises? Je ne crois pas.

Mais une action dont je veux taire l'existence à tous peut-elle être bonne? Voilà la question.

30.1.10

Les hommes de bonne volonté

La misère, la vraie, ne nous touche pas tous pareil. Pour la plupart, elle frappe comme un coup de batte derrière la tête. Suit une vive douleur, de la confusion puis l'engourdissement. Ultimes conséquences pour la majorité; on voit rien, on entend rien et surtout on dit rien. À l'image des trois singes. Les quelques estourbis encore doués de parole donnant un spectacle parfois gênant. Pour les autres, c'est une gifle sentie en pleine face. À peine moins brutale, plus effrontée. Causant un désagréable réveil. Et avec la dent qui déchausse vient une prise de conscience.

Il semble que le journaliste Patrick Lagacé ait reçu cette claque.

27.1.10

La charité, la justice sociale... et la loi

Le journaliste de La Presse Patrick Lagacé nous écrit d'Haïti, stupéfié par l'existence d'un concessionnaire Porsche à Port-au-Prince. Il y a donc des riches là-bas? Parmi tant de pauvres! D'où ses conjectures :
(...) il y a là valeur de symbole, celui d’un pays, d’un État où on peut très bien vivre sa vie en tout confort au sein d’une minorité de privilégiés, alors que cet État ne fait rien pour l’immense majorité de sa population, pauvre. Il y a là le symbole d’un État qui est un wet dream néo-libéral, où il n’est pas question de moins d’État mais de pas d’État du tout. Or, c’était comme ça il y a dix, vingt, trente ans. Ce l’est encore. C’est donc drôle d’entendre tout le monde se lancer au chevet d’Haïti en promettant de l’aide, de la reconstruction. À la fin, tout cela relève de la charité. Ce pays a aussi besoin d’équité et de justice sociale. De ça, personne ne parle, peut-être que le véritable luxe, inaccessible ici, en Haïti, ce sont ces deux concepts.
Le wet dream du libertarien n'est pas l'absence d'État, mais un État qui se limite à faire respecter la règle de droit. La dénominateur commun des pays sous-développés n'est pas la liberté économique. C'est plutôt que dans ceux-ci, sans exception, l'État bafoue ou ignore la loi, minant toute possibilité d'échanges équitables.

25.1.10

Sagesse créole VII

Fanm pou yon tan, manman pou tout tan. Femme pour un temps, maman pour tout le temps.

22.1.10

21.1.10

Sagesse créole III

La poussiè di plis ki sa van chayié'. La poussière a dit plus que ça, le vent l'a charrié.

20.1.10

19.1.10

Sagesse créole I

Il se dit beaucoup de conneries à propos d'Haïti ces temps-ci. Préjugés raciaux, manque de perspective historique ou méconnaissance de l'ampleur du désastre? Expliquez-ça comme vous voulez; c'est des conneries.

Par solidarité envers le peuple haïtien et par amour pour leur riche culture, je vais, au gré de mes humeurs, citer des proverbes créoles. Je donne la traduction et vous laisse interpréter. Voici le premier :

Ti poul suiv' ti kanna mo néyé. La petite poule qui suit le petit canard meurt noyée.

16.1.10

Dèy sé kyè

J'ai jamais mis les pieds en terre d'Haïti. Pourtant, j'ai depuis toujours un faible pour ce pays et son peuple. D'abord dire que j'ai vu le jour sous le regard bienveillant d'un haïtien. Peu après, un autre médecin haïtien m'a sauvé la vie. Plus tard, j'ai eu la chance de côtoyer des membres de la diaspora; des gens fiers et pleins d'esprit. Je me suis même appliqué un temps aux rudiments du créole, charmé par les échanges en cette langue de deux anciennes collègues de travail. Haïti, c'est un peu ma patrie imaginaire.

Aussi j'ai du mal à décrire à quel point cette catastrophe m'afflige. Comme plusieurs je suis là, devant mon écran, horrifié par les images et les témoignages. Simplement concevoir le cauchemar de ceux qui ont survécu m'abasourdit. Certains là-bas vantaient le calme et la dignité des gens de Port-au-Prince. J'aimerais y croire. Mais n'est-ce pas plutôt de la stupeur? Ou une forme salutaire d'anesthésie de l'âme? Qui avant le courage ou la volonté, permette de surmonter une si épouvantable épreuve?

12.1.10

Facebook ou comment monnayer des photos de famille

Êtes-vous de ceux qui croient encore que leur vie privée est protégée sur Facebook? Avez-vous bien lu les termes légaux du site? Et avez-vous pris connaissance de ces récents propos de Mark Zuckerberg? Je le cite :
When I got started in my dorm room at Harvard, the question a lot of people asked was 'why would I want to put any information on the Internet at all? Why would I want to have a website?'

And then in the last 5 or 6 years, blogging has taken off in a huge way and all these different services that have people sharing all this information. People have really gotten comfortable not only sharing more information and different kinds, but more openly and with more people. That social norm is just something that has evolved over time.

We view it as our role in the system to constantly be innovating and be updating what our system is to reflect what the current social norms are.

A lot of companies would be trapped by the conventions and their legacies of what they've built, doing a privacy change - doing a privacy change for 350 million users is not the kind of thing that a lot of companies would do. But we viewed that as a really important thing, to always keep a beginner's mind and what would we do if we were starting the company now and we decided that these would be the social norms now and we just went for it.

11.1.10

La déprime

Pour la dépression légère, rien ne vaut l'activité physique et le sommeil. Pour la dépression moyenne, un choc s'impose. Du genre saut en parachute ou en bungee! Ou mieux : tomber en amour! Pour la dépression sévère, la médication peut aider mais attention aux mélanges, avec autres drogues ou médicaments, et surtout pas d'alcool!

Mais des fois, c'est plus compliqué.

Ain't sure I could bear half of what you've lived. Just the sight of that ladder would make me sick. Hold on Artie! Someday, I hope, you'll climb over it.

4.1.10

Albert Camus


L'avenir est la seule transcendance des hommes sans Dieu.

L'Homme révolté (1951)