27.4.11

Animaux, logiques ou non

La journaliste Marie-Claude Lortie demande aujourd'hui dans son blogue si on en fait trop pour les animaux. J'ai parcouru les commentaires, estomaqué.

Envers les animaux, nous avons des obligations morales et légales. Ont-ils des droits pour autant? Non. Faut les traiter humainement, ce qui veut pas dire comme des humains.

Car n'en déplaise à leurs amis, Pitou, Minou ou Cocotte, ce sont des moyens, pas des fins. Ce sont des objets, des biens, privés ou publics, rien de plus.

Tandis que Jeannette, Raymond et Fernande qui croupissent dans nos CHSLD, eux sont des personnes humaines, donc des sujets de droits qui doivent être traités comme des fins, pas des moyens.

Vous voulez me contredire? Essayez pour voir. Donnez-moi un argument qui prouverait autre chose que votre immaturité morale ou votre penchant pour la barbarie...

19.4.11

Cuba libre!

If you want to liberate a society just give them the Internet.
Wael Ghonim, ingénieur égyptien à l'emploi de Google, en entrevue à CNN.

Pendant ce temps, ça réflexionne fort au VIième congrès du PCC, dont l'organe de presse se positionne en rempart contre le terrorisme médiatique, rien de moins.

Faut pas compter sur les camarades de l'AFP pour nous en traduire les délires de persécution, les demi-vérités et autres théories fumeuses.

Pire, y a la complaisance du barbu de la radio du dimanche, donnant audience à un vrai terroriste, éditorialiste de Granma. Internet s'en vient, nous dit cette loque maoïste; nos amis de Caracas tirent vers nous un câble sous-marin!

Non mais quelle tabarnak de marde...

18.4.11

Un père parle à son enfant

The light that burns twice as bright, burns half as long. And you have burned so very, very brightly, Roy.
Eldon Tyrell à Roy Batty, Bladerunner.

17.4.11

Beaucoup de bruit pour rien

J'ai lu la lettre de Wajdi Mouawad adressée à sa fille. L'artifice rhétorique est convenable et la prose bien tournée, soit dit en passant. Sed contra...

Y a que le dramaturge raisonne drôlement. Il relativise par principe toute éthique, affirmant qu'en cette matière, pas de réponse universelle. Et ensuite d'appuyer son argumentaire sur une logique du tiers exclus. Justice, symboles et rien d'autre.

La morale vaseuse, remplacée par une justice d'airain dans une forêt de symboles, c'est de la bouillie pour les chats. Toute justice suppose une morale. Affirmer le contraire relève du nihilisme.

Mouawad se donne comme mission de produire un reflet à nos souffrances. Il n'illustre au fond que son incohérence, voire sa bipolarité...

16.4.11

Lecture de la lecture

On lit des livres qui nous font regretter le passé ou qui dépeignent un avenir grandiose, on dévore des vies passionnantes de bout en bout, des histoires glorieuses ou enivrantes, dans le tragique comme dans la joie, qui font toujours sens. Certains, pas du tout rassasiés par les horreurs du Téléjournal, plongent dans des romans glauques et terrifiants, pour être au plus près du pire. Les pragmatiques lisent des manuels de croissance personnelle pour faire de leur existence, au fond, un grand roman. D'autres, plus raffinés, se tournent vers la philosophie et se construisent des échafaudages incroyablement complexes pour affronter la réalité, croyant naïvement pouvoir ainsi la dominer. Mais tout livre est un rejet du réel. Le geste même de lire est une manière de le bouder. Lire est loin d'être une évasion puisqu'on s'enchaîne à la phrase, et quand bien même la liberté n'est-elle qu'un mot, il n'y a pas mot plus exaltant, à l'origine de bien des dérives.

L'esprit s'enflamme, le coeur palpite, les idées se bousculent et ces multiples états causés par la lecture ne sont pas sans conséquence une fois les livres refermés. Des rêves nouveaux nous habitent alors qu'on aurait pu tranquillement laisser passer les jours sans se poser de questions. Mais voilà, à force de lire des histoires, on commence à douter de la sienne. On pensait se guérir d'un tas de choses en lisant, en premier de l'ennui, et on constate qu'on n'a fait qu'aggraver le mal, finalement. Le présent est insatisfaisant, les possibilités trop nombreuses et le Moi, si limité. Pour se consoler, eh bien, on lit encore d'autres livres, tout en sachant que le remède est aussi le poison - les alcooliques en savent quelque chose.

Lire est dangereux, mais on aime le danger, n'est-ce pas? Le plus grand étant qu'au terme d'une longue vie de lecteur, qu'on aura passée à côté des pompes, une fois la dernière page tournée, on ne puisse dire que ceci: quoi, c'est déjà fini?

Chantal Guy, La Presse, 16 avril 2011

15.4.11

Et moi et moi et moi

Beaucoup de politiciens imaginent qu'ils créent la richesse, plutôt qu'ils la redistribuent. Une croyance du reste partagée par un méchant paquet de totons.

Ainsi de la Mme Paillé du dernier débat francophone des chefs. En substance, elle demandait à ceux qui courtisent son vote: Que comptez-vous faire pour la création d'emploi au Québec, et particulièrement chez moi en Mauricie? Et que comptez-vous faire pour une sans emploi de 53 ans comme moi?

Quelle illusion tenace! Croire que les politiciens sont responsables de notre prospérité. J'ai pas de job!, pleurniche-t-elle. Un coup de baguette magique et pouf!, le voeu est exaucé: un emploi permanent.

Belle mentalité d'esclaves narcissiques!

13.4.11

La santé jusqu'à la fin de vos jours

La santé des finances publiques est directement liée aux coûts publics des soins de santé. Parce que ces soins représentent une large part des dépenses publiques. Et surtout parce que rien n'indique que ces coûts vont aller en diminuant.

Depuis le milieu du XXième siècle, notre médecine est devenue scientifique. Un effort commun a été déployé pour comprendre les causes des maladies et les traiter par la méthode scientifique. En quelques décennies, nous avons assisté à une révolution, avec pour conséquence l'augmentation notoire de l'espérance de vie. De même pour notre qualité de vie, que ce soit avant, pendant ou après le traitement d'une maladie.

Ces gains ont un prix. Recherches médicales, technologies, études cliniques,  procédures et thérapies; tout cela engendre des coûts, sans compter la bienveillante bureaucratie requise afin que nous puissions tous en bénéficier. Notre beau système de santé ne vit pas du parfum des roses; il vit des ressources que nous injectons collectivement.

Or les nouvelles avancées de la médecine sont de plus en plus sophistiquées, de plus en plus onéreuses. Si je suis prêt à payer plus, j'obtiendrais de meilleurs soins. Est-il souhaitable que nous ayons tous accès à ces meilleurs soins?  Facile de dire oui à ce principe. Dans les faits, c'est autre chose. Un exemple parmi d'autres: ici, nous avons tous droit aux soins gratuits pour une cataracte. Mais pour un implant souple, il faut payer un supplément. L'explication est simple: dans les conditions actuelles, donner à tous le meilleur serait exorbitant.

La nouvelle médecine n'est pas servie également. Ce fait heurte notre sens profond de la justice. Je parle ici de la justice comme équité; de notre droit égal à la poursuite du bonheur, la principale condition de cette poursuite étant la santé. Il est possible d'améliorer l'efficacité donc l'accessibilité de la nouvelle médecine. Mais ça n'en réduira pas nécessairement les coûts.

Augmenter la durée et la qualité de nos vies, nous somme tous pour ça. Mais somme-nous prêt à en payer le prix pour tous?

11.4.11

Question à Wajdi Mouawad

Je veux pas savoir ce que vous pensez de l'art en général ou du théâtre en particulier, de sa fonction provocatrice, rédemptrice ou masturbatrice.

Pas plus que votre opinion sur la justice, réparative, distributive ou rébarbative.

Je veux simplement savoir: c'est quoi ça, une paix monstrueuse?

Qu'avez-vous de mieux à dire que le juge Holden sur le thème de la guerre, oh esprit pénétrant? Incendies?

Faites un effort!

1.4.11

Tout est dans la mesure

L'être humain est beaucoup plus émotif qu'il est logique. Il utilise la logique pour obtenir ses fins émotionnelles.
Stephen Jarislowski