21.12.11

Twitter, quel média instructif!

Disclaimer : le maître d'oeuvre du futur Huffington Post Québec est Patrick White, un ami d'enfance. Entre nous, le respect est mutuel. Mais ça s'arrête là. Nous gravitons dans des univers très différents, lui dans les médias, moi dans la location d'excavatrices et de nacelles.

La future version du Huffington Post indispose quelques producteurs de contenu d'ici. Comme Simon Jodoin. Ou Renart Léveillé.  Nathalie Collard, journaliste salariée de Gesca, explique ici son point de vue. Potassez tout ça, puis lisez ce récent échange sur Twitter entre Collard et Clément Sabourin, un pigiste de l'AFP:

Nathalie Collard: Tout travail mérite salaire: mon blogue sur le Huffington Post Québec 
Clément Sabourin: Mais combien sont rémunérés en plus les journalistes de La Presse qui tiennent des blogues? 
NC: Votre question n'est pas claire. 
CS: Pour tenir un blogue sur Cyberpresse, est-ce que les reporters/chroniqueurs sont davantage payés? Si oui, combien? 
NC: Je ne connais pas les détails mais la situation n'est pas comparable puisque tout le monde reçois un salaire à La Presse. 
CS: Certes mais si vous critiquez un média qui va concurrencer les blogues de votre société, vous pourriez être transparente. 
NC: Je ne suis pas relationniste pour La Presse, je suis journaliste qui écrit sur les médias. Nuance. 
CS: Vous ne pensez pas que la pratique du ''disclaimer'' n'est pas un exercice de relation publique mais bien d'objectivité? 
NC: Je ne parle pas au nom de La Presse et les journalistes sont payés chez nous alors où est le problème? Pas sûre de vous suivre. 
CS: On parle d'être payé pour bloguer.
Il est pourtant clair que la production de contenu n'a aucune valeur en soi, aucune utilité marginale. C'est son organisation qui en a. Ce que mon ami Patrick semble avoir bien compris. 

15.12.11

Lâchez-pas, camarades!

L'AFP nous pond une consternante nouvelle en s'appuyant sur Cubadebate et - vous ne l'attendez pas celle-là - le Livre Guinness des records. Oui, vous avez bien lu! Vous les mangeurs de bananes, de poulets et de riz aux haricots! Une autre plume dans la couette hagiographique de Fidel!

12.12.11

Le chemin de fer

Ô, les sages paroles… les belles pensées…
Méditons cette fable à la morale tirée.
On s’extasie bien fort sur les nobles desseins,
De remettre à sa place cet encombrant destin,
Qui lie chacun de nous bon gré, mal gré,
Depuis que le hasard voulût que l’on soit né.

Mon wagon apparaît au sommet du terre-plein.
Les pièces sont assemblées, on peut lâcher le frein.
C’est le seul moment qu’on ne maîtrise pas,
Alors que toute une vie, il influencera.
Devant moi tant de voies, de brouillards,
De chemins lumineux qui ne mènent nulle part.

Me voilà lancé dans cette gare de triage,
Et je roule, inconscient des premiers aiguillages.
Des volontés aimantes les actionnent pour moi.
On trace le chemin que l’on croit bien pour moi.
Des convois s’assemblent, une vie se prépare.
On me dit que mon train n’admet pas le retard.

Quand semble suffisant le nombre de mes bagages,
Je manipule enfin mes propres aiguillages.
Choisir le bon convoi n’est pas une science exacte,
Car une fois accroché, il dirige nos actes
Et nous mène, impuissant, vers la prochaine gare
Où l’on pourra peut-être prendre un autre départ.

Tandis que l’on avance, les voies se multiplient,
Se dédoublent, s’entrecroisent, à ce destin nous lient,
Persuadés que nous sommes de notre bon choix,
Nous voilà emmenés. C’est la bonne, cette fois.
On y croit. On espère, grisé par la vitesse,
Les expériences nouvelles et notre cœur en liesse.

Pourtant, la destination s’éloigne encore.
Emprunter ce chemin est à nouveau un tort.
On change les plans, les envies, le trajet,
On laisse derrière soi remords et regrets,
Et on tente une fois de plus la chance,
Sur une voie de traverse, vers une autre espérance.

Car le temps est compté quand on avance toujours,
Et les choix limités le long de notre parcours.
Malgré le bon vouloir et toute notre énergie,
Force est de reconnaître que le destin nous lie,
Par la façon même dont notre wagon est fait,
Et qu’il serait stupide de toujours le nier.

Mes illusions s’étiolent. C’est un simple constat.
J’attends la prochaine gare et le prochain départ.
Je remise des rêves, j’en dépoussière certains,
Et me dis, j’en suis sûr, qu’il y a encore des trains
Qui peuvent m’emmener vers des joies, des amis,
Un travail gratifiant, une vie épanouie.

L’amour du prochain adoucit notre peine,
Quand on réalise alors que toute lutte est vaine
Contre un destin tracé et longtemps renié.
On puise ainsi la force de taire cette vanité,
Qui nous empêche toujours d’aller à l’essentiel,
De changer de regard, d’apprécier le soleil.

Les chemins sont nombreux, les paysages variés.
Le trafic encombré ou la voie dégagée.
On passe dans des tunnels, sur des ponts élevés,
Mais très peu ont accès aux riantes vallées.
Ne pas trop rechercher à regarder au loin,
Nous permet un peu mieux d’accepter ce destin.


Poème de Laurent G. alias ellge, publié sur le blogue de Patrick Lagacé le 10 décembre dernier.

De beaucoup de choses en général et de la guerre en particulier


Patience!

Au terme de leur congrès cette dernière fin de semaine, Québec Solidaire nous annonce que son programme politique sera complété à 75%.

Patience mes amis! Le jour où ce programme sera publié dans son intégralité, lorsqu'il sera chiffré avec une plateforme électorale, il fera ici l'objet d'une minutieuse analyse critique. Sans blagues, sans sophismes et sans rhétorique. Uniquement des arguments rationnels.

Khadir, David, Montmarquette et compagnie veulent un débat de société? Je vous prie de me croire - puisqu'il faut pas compter sur nos journalistes analphabètes en matière économique pour ça - leur débat, ils l'auront! 

28.11.11

Trois types de politiciens

Les opportunistes, les comptables et les philosophes. 

Les premiers sont fins et plusieurs doués de charisme. Difficile de les détester. Aussi vont-ils librement à la poursuite de leur appétit; concupiscible ou irascible, et Dieu sait quoi d'autre. 

Les seconds sont des gens sérieux. Ils savent jongler avec les intérêts, au propre comme au figuré, et ne perdent jamais de vue les conséquences matérielles. Leurs objectifs, eux, sont moins clairs. 

Les derniers ne sont animés que par leurs principes. Corps et âme au service d'un idéal. Le suprême étant la Justice. Distributive, commutative, réparative ou rébarbative; là, c'est selon.

26.11.11

Choisir le moindre mal

Dans le New York Times d'hier, y a cet éditorial sur Ron Paul. Avant de conclure avec Gail Collins que le type, bien que sympathique, est un demeuré, méditez ces paroles de Mayer A. Rothschild :

 Give me control of a nation's money and I care not who makes the laws.

Qui voulez-vous comme maîtres? Des opportunistes? Des banquiers? Des philosophes? Choisissez. C'est plate, y a pas d'autre option...

24.11.11

Le temps d'une dinde

Happy Thanksgiving, neighbors! Mais bon sang, cette tradition de gracier une dinde, quand sévit encore chez vous la peine de mort pour des humains; quelle connerie!

10.11.11

À l'affiche cette semaine!


Un autre trésor découvert sur Boing Boing! Ça existe, un chapeau de cowboy en forme de bonnet d'âne?

5.11.11

Journalismes exemplaires

Je suis lecteur de La Presse depuis plusieurs années. C'est parfois exaspérant. Une raison parmi d'autres; ses journalistes ont une vision trop statiste sur le plan social. On pointe du doigt un problème et c'est presque toujours en une intervention de l'État que réside la solution, directement ou non.

Néanmoins, plusieurs ont une prose impeccable. Bien sûr, c'est pas Le Figaro ou The New York Times. Dans ces quotidiens, même les pages sportives sont bonnes à lire. La Presse a Pierre Foglia, un grand écrivain. Ainsi que Michèle Ouimet, solide narratrice et agréable à lire. Et Yves Boisvert, mon préféré. En plus d'être soigneusement écrites, ses chroniques sont souvent exemplaires sur le plan journalistique. Comme celle-ci.

Qu'en est-il du Devoir? Avec des moyens dérisoires, il produit des bijoux. Comme aujourd'hui cet article de Fabien Deglise et Antoine Robitaille. Ça mérite même d'être cité dans son intégralité:



La démocratie à l'ère numérique

Plus qu'une commission d'enquête, le Québec a besoin d'une politique de divulgation des données gouvernementales


Le rêve est à portée de souris, mais il n'est encore qu'un rêve. Imaginez: une application Web baptisée «élus.qc» — ou «élus.ca» — qui permettrait de suivre chaque politicien à la trace... numériquement, s'entend. Clic: ici, les contrats soutenus par lui, accordés à tel ou tel entrepreneur. Clic: là, le détail de ses dépenses dans le cadre de ses fonctions, des contributions électorales qu'il a reçues, de ses déplacements, de ses rencontres... et autres informations publiques que la logique des données ouvertes (open data) et de gouvernement ouvert (open government), deux concepts en phase ascendante dans les lieux de pouvoir au Québec comme ailleurs dans le monde, se prépareraient bientôt à rendre disponibles.

«Plus que d'une commission d'enquête, c'est de politiques agressives de libération des données gouvernementales que le Québec a besoin aujourd'hui», lance à l'autre bout du fil James McKinney, programmeur chez Nord Ouvert, un groupe de programmeurs versés dans la promotion de la transparence dans les administrations publiques. «Dans un milieu comme celui-là, la corruption ne pourrait certainement pas survivre.»

Assainir les fondements de la démocratie par le numérique, le projet est ambitieux, mais loin d'être utopique, croient les défenseurs de la gouvernance numériquement ouverte, dont la voix porte avec un peu plus d'insistance depuis quelques mois au Québec. Les avancées technologiques qui facilitent désormais la gestion, le partage et surtout le croisement de bases de données informatiques complexes, tout comme les «affaires» et les soupçons jetés ici et là sur l'administration publique en sont en partie responsables.

«La transparence n'est pas un remède à tous les maux», dit Patrick Parent, du ministère des Relations internationales (MRI) et surtout cofondateur de e-Gouv Québec, un regroupement de fonctionnaires qui cherchent à encourager le partage et l'ouverture des données produites par l'appareil étatique. «Mais il est vrai que plus il y en a, plus le gouvernement est actif dans cette voie et plus il est difficile pour quelqu'un de passer à travers les mailles du filet.»

L'idée d'une ouverture numérique plus grande des gouvernements sur les citoyens a le vent dans les voiles, poussée par les États-Unis qui, sous l'administration Obama, donnent depuis quelques années le ton en la matière.

Au Québec, le concept s'installe timidement. La semaine dernière, la Ville de Montréal a adopté officiellement une politique d'ouverture de ses données publiques. Un portail sur la Toile a été inauguré. L'administration y diffuse une poignée de bases de données à caractère pratique, pour le moment, comme l'emplacement des casernes de pompier, des informations sur les travaux en cours, des bottins statistiques sur les arrondissements, des archives photographiques, des résultats électoraux par quartier...

Le geste a été présenté par la Ville comme une première au Québec, mais il n'arrive toutefois pas à faire oublier le retard qui malgré tout se creuse ici par rapport au reste du monde et au reste du Canada, où des villes comme Toronto, Ottawa, Edmonton, Vancouver ou encore Nanaimo (C.-B.), depuis longtemps, ont pris ce virage de la transparence numérique.

À Québec, le député de Verdun à l'Assemblée nationale, Henri-François Gautrin, a été chargé par le premier ministre Charest le 19 octobre 2010 de mener des consultations et de produire un rapport sur cette question. Fait amusant, les discussions de ce groupe de réflexion, aujourd'hui baptisé groupe Gautrin, devaient initialement porter sur la gouvernance au temps des réseaux sociaux et du Web 2.0. Elles se sont rapidement déplacées sur le concept de «gouvernement ouvert» et de «données ouvertes». Le groupe se prépare d'ailleurs à recommander au gouvernement Charest d'emprunter cette route.

Pour l'ancien président de la Commission d'accès à l'information, Paul-André Comeau, la notion de gouvernement ouvert vient faire faire un pas en avant à la notion d'«accès». Déjà, le gouvernement du Québec promeut la divulgation proactive des données depuis 2006. «Mais on en est aux balbutiements», souligne-t-il.

N'empêche, la révolution de la transparence par le code binaire est en marche. Elle serait aussi irréversible, au grand dam de quelques fonctionnaires qui vont forcément essayer d'y résister. «C'est naturel», a résumé en septembre dernier Martin Lefebvre, qui a piloté le Groupe de travail de Montréal sur les données ouvertes. C'était lors d'une rencontre informelle avec un petit groupe de programmeurs à laquelle Le Devoir a participé. «Actuellement, plusieurs personnes détiennent un pouvoir dans l'administration parce qu'elles possèdent de l'information et sont les seules à y avoir accès.» Et bien sûr, pour elles, la libéralisation des données publiques est perçue négativement.

La notion de gouvernement ouvert nécessite un changement de culture pour plusieurs. Au premier chef dans la fonction publique, où il y a d'«importantes résistances», reconnaît Henri-François Gautrin. «Pour l'administration, dans le fond, ça veut dire qu'elle doit s'habituer à être en rapport direct et immédiat avec les citoyens qui ont le nez dans les données. Ça vous remet aussi en question!»

«Ça a toujours été comme ça, ajoute Patrick Parent. Et c'est pour cela qu'il faut multiplier les "hackathons"», ces événements où des programmeurs et des fonctionnaires s'unissent pour créer des applications à partir des données ouvertes. Le groupe Capitale ouverte — qui va assurer la promotion du numérique ouvert à Québec — va en tenir un justement le 12 novembre dans l'espace de travail collectif Abri.Co avec les données de la Ville. «Quand les gens voient qu'on ne leur vole pas leurs données mais qu'on les met en valeur, ils deviennent alors moins réticents.» Et il ajoute: «Ce n'est pas le travail du gouvernement de développer des applications. S'il se concentre sur la constitution de bases de données exactes, rigoureuses et complètes, d'autres vont s'en occuper pour lui et tout le monde va réussir à y trouver son compte.»

Pour M. Gautrin, le gouvernement ouvert va remettre le citoyen au coeur des affaires de l'État. «Ça va changer complètement le mode de fonctionnement de l'État», dit-il en rappelant d'une vieille promesse de son gouvernement, la gestion des urgences. «L'hôpital ouvert» permettrait de mieux gérer les temps d'attente et de savoir «automatiquement quelles sont les urgences où il y a le moins de temps d'attente et de savoir où elles sont», selon lui.

«Ça va aussi mettre un baume sur le cynisme ambiant, dit Patrick Parent. On sait que tous les politiciens ne sont pas corrompus», et les politiques de données ouvertes, tout comme les applications qu'elles pourraient faire émerger, vont pouvoir en faire la démonstration.

31.10.11

On jase, là...

L'homme d'affaire libertarien Peter Schiff se rend au site d'OWS à Manhattan, question de piquer une jasette. Ce que ça donne:


Son commentaire suite à l'expérience, sur Business Insider.

25.10.11

Ecce homo


Ses cendres ont à peine refroidies que paraît aujourd'hui une biographie autorisée, un pavé de plus de 600 pages. Le web en a déjà reproduit plusieurs anecdotes confirmant la rumeur : Steve Jobs était un trou de cul.

J'ajouterais un trou de cul productif. Tout de même mieux qu'un trou de cul bon à rien, type dont notre planète foisonne...

19.10.11

Manifester à la bonne place

Le candidat à l'investiture républicaine Herman Cain affirme un paquet d'énormités. Mais il a raison sur un point crucial: c'est à Washington que devraient se tenir les manifestations, pas à Wall Street.


Les politiciens ayant voté l'abject Plan Paulson, entre autres conneries, avant et après; c'est eux que les manifestants d'OWS devraient chahuter, et avec plus de conviction, soit dit en passant...

17.10.11

16.9.11

Une femme en Louboutin...

J'aime bien. Y mêler la politique, j'aime moins. Si vous savez de qui je parle, vous êtes bon.

11.9.11

Un héritage inspirant...

Comme beaucoup de gens, aujourd'hui, je suis frappé par ce ciel d'un bleu étincelant. Le même qu'il y a dix ans, jour pour jour. Aussi, j'écoute les témoignages à la mémoire de cette tragédie. Parmi lesquels y a cette connerie d'une tête parlante du réseau Fox; à savoir que ces événements ont produit un héritage inspirant. Moi, comme héritage, je vois rien que ça:


8.9.11

L'économie conçue comme une bagnole

Visualisez l’économie comme une automobile. Croire que son moteur est l’État; voilà l'erreur socialiste. Comme de penser que le plan Marshall ait relancé à lui seul l'économie des États-Unis dans l'après guerre. Ou féliciter Barack Obama de produire 300 milliards de dollars en dépenses publiques avec la conviction que ça remette l'Amérique en vitesse de croisière.

L'État, au fond, n’est qu’une des composantes du moteur, disons son système d’injection. Une partie essentielle, j’en conviens. Mais pas la seule. Et pour l'essence, faut payer à la pompe.

2.9.11

D'oh!

Vous voulez travailler chez Google? Voici 140 questions; vous faudra répondre à quelques unes d'entre elles lors de l'entrevue d'embauche. Bonne chance!

1.9.11

Le mien et le tien

(...) toute philosophie politique qui n'est pas construite comme une théorie des droits de propriété passe complètement à côté de son objet et doit par conséquent être rejetée d'emblée comme un verbiage dépourvu de sens pour une théorie de l'action.
Hans-Hermann Hoppe

22.8.11

Avoir le dernier mot

My friends, love is better than anger. Hope is better than fear. Optimism is better than despair. So let us be loving, hopeful and optimistic. And we’ll change the world. 
Mes amis, l'amour est meilleur que la haine. L'espoir est meilleur que la peur. L'optimisme est meilleur que le désespoir. Alors aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde.
Jack Layton (1950-2011)

21.8.11

Encore lui!

Political tags — such as royalist, communist, democrat, populist, fascist, liberal, conservative, and so forth — are never basic criteria. The human race divides politically into those who want people to be controlled and those who have no such desire. The former are idealists acting from highest motives for the greatest good of the greatest number. The latter are surly curmudgeons, suspicious and lacking in altruism. But they are more comfortable neighbors than the other sort.
Robert A. Heinlein

19.8.11

Le problème des médias avec Ron Paul

I think Mr Paul's influence on the ideological cast of American conservatism has been underestimated and underreported, but to take even his influence, if not his candidacy, more seriously would require the talking haircuts and the newspaper typing corps to wrestle with a charged set of geopolitical and economic topics they would rather continue helping Americans not understand. 
Je pense que l'influence de M. Paul sur l'univers idéologique du conservatisme américain a été sous-estimée et sous-représentée. Mais pour prendre au sérieux son influence, à défaut de sa candidature, il faudrait que les coupes de cheveux parlantes et les membres de la presse écrite démêlent un ensemble dense de sujets économiques et géopolitiques, plutôt que d'aider les américains à ne pas comprendre ces sujets.
The Economist

16.8.11

Mars attaque!

Une des rares raisons d'accorder du temps à CNN est l'émission de Fareed Zakaria, GPS. Comme pour ce récent débat, entre Paul Krugman et Kenneth Rogoff.


À la fin de la première partie, Krugman se défend de souhaiter une guerre pour redresser l'économie américaine. Pourtant, dans la deuxième partie, il revient avec l'hypothèse d'une menace extra-terrestre, menace dont les préparatifs guerriers entraîneraient des effets bénéfiques!


Je comprends la base théorique sur laquelle Krugman défend ses politiques; demande agrégée, effet de l'inflation sur la dette, etc. Mais c'est surtout cette réfutation keynésienne de la théorie de la vitre cassée de Bastiat qui me sidère. En quoi produire n'importe quoi - à plus plus forte raison un produit dont la fonction est de détruire - ou en quoi produire sans considération du coût peut, en bout de ligne, être bon?

15.8.11

Petits et gros bandits



Pat Bagley, The Salt Lake Tribune, 12 août 2011.

Pendant ce temps, l'oracle d'Omaha nous refait son sermon sur la montagne, lui qui, grâce à cette escroquerie, a fait bénéficier Berkshire Hathaway d'une des meilleure passe de l'année.

11.8.11

Absolument vrai

Un être humain devrait savoir changer une couche, planifier une invasion, égorger un cochon, manœuvrer un navire, concevoir un bâtiment, écrire un sonnet, faire un bilan comptable, monter un mur, réduire une fracture, soutenir un mourant, prendre des ordres, donner des ordres, coopérer, agir seul, résoudre des équations, analyser un nouveau problème, répandre de l'engrais, programmer un ordinateur, cuisiner un bon repas, se battre efficacement, et mourir bravement. La spécialisation, c'est bon pour les insectes.
Robert A. Heinlein

1.8.11

Nombres

Selon Wolfram Alpha, il y aurait dans notre galaxie deux à quatre cents milliards d'étoiles. Moins du tiers que le présent déficit des États-Unis d'Amérique en dollars. Chiffres astronomiques? Disons dorénavant chiffres économiques.

11.7.11

Pâté chinois

Bouillir 1.5 kilo de pommes de terre jaunes épluchées, une vingtaine de minutes, dans un fond d'eau salée.

Cependant, blondir un oignon émincé dans un poêlon et y brunir 1 kilo de viande hachée venant d'une bonne boucherie. Égoutter le gras mais pas trop, assaisonner de Bovril, de sauce Worcestershire et de poivre moulu. Tapisser le fond d'un plat rectangulaire à haut bord de la mixture viandeuse et couvrir libéralement d'un mélange égal de maïs en crème et en grain.

Tiédir puis réduire les pommes de terre en purée. Amalgamer soigneusement crème, beurre, purée d'ail, sel, poivre et une pointe de muscade au goût. Faut juste pas briser la chaîne d'amidon comme un pauvre toton. Étaler à la spatule au troisième étage et garnir le tout de cheddar râpé. Un Perron 2 ans serait bien mais celui en spécial chez Metro fera l'affaire.

Couvrir et enfourner un trentaine de minutes à 200 degrés Celsius. Découvrir et laisser gratiner une dizaine de plus.

Servir avec ketchup, salsa douce, sauce Sriracha ou mieux; un mélange des trois. Une Tecate bien fraîche accompagne parfaitement ce plat.

9.7.11

L'acte, l'intention et la conscience

Lors d'un procès, la couronne doit prouver hors de tout doute raisonnable qui est l'acteur du crime. L'autre question plus difficile, si l'acteur a prémédité ou intentionné son geste, elle doit le démontrer de même façon.

De l'intention nous déduisons la conscience, jamais l'inverse. D'où la question :  était-il conscient lors de son acte, ce malheureux qui a tué ses deux enfants?

Une interrogation à laquelle la défense devait répondre par la négative et hors de tout doute raisonnable. Ce qu'elle n'a pas fait, à mon humble avis.

En optant pour la version de la défense, le jury a erré. Ce qui explique en partie la vindicte.

20.6.11

Lectures suggérées

Pour ceux qui aiment la littérature, l'esprit et le style. Deux champions m'occupent ces temps-ci :

Paul Léautaud, Journal littéraire, Mercure de France
Angelo Rinaldi, Service de presse, Plon

6.6.11

Appel aux têtes de nœud

Ceux qui se crossent malgré les lois omnibus, qui abandonnent leurs droits à la politique de marde.

5.6.11

Montréal, ville où y a trop de chefs et pas assez d'indiens

Les bâtiments qu'un seul architecte a entrepris et achevés ont coutume d'être plus beaux et mieux ordonnés que ceux que plusieurs ont tâché de raccommoder.
René Descartes, Discours de la méthode.

28.5.11

Célébration

Cinquante chandelles! Ben non, gang de nonos, pas moi... Ni ma mère... C'est d'elle dont je parle!

23.5.11

Français, encore un effort!

J'ai appris aujourd'hui qu'en France, un seppuku politique se pratique idéalement avec la quéquette:

http://www.liberation.fr/politiques/01012337540-un-heros-philosophique

Là-bas comme ailleurs, les médias nous servent de la marde. Mais j'avoue que la leur est particulièrement puante.

22.5.11

Le vrai Stephen Colbert

Stephen Colbert n'est pas qu'un satiriste de talent:



Derrière son personnage d'idéologue conservateur timbré, il y a un profond humaniste:

5.5.11

Les pouvoirs qui s'ignorent

Exiger des réponses, c'est bien. Mais faut poser les bonnes questions.

Nos journalistes syndiqués se désolent de l'élection majoritaire des conservateurs. Un parti mené par un économiste qui les ignore. Faut dire que parmi eux, peu ruminent The Economist. Sont plutôt du genre Huffington Post ou Reddit. Sur le plan de l'économie politique, les éditoriaux de Paul Krugman au NYT suffisent amplement. Potasser plus avant les principes, les faits et surtout les chiffres, c'est ennuyant et difficile.

Pourtant, la politique est inféodée à l'économie, pas l'inverse. Ça au moins, Marx l'avait compris...

27.4.11

Animaux, logiques ou non

La journaliste Marie-Claude Lortie demande aujourd'hui dans son blogue si on en fait trop pour les animaux. J'ai parcouru les commentaires, estomaqué.

Envers les animaux, nous avons des obligations morales et légales. Ont-ils des droits pour autant? Non. Faut les traiter humainement, ce qui veut pas dire comme des humains.

Car n'en déplaise à leurs amis, Pitou, Minou ou Cocotte, ce sont des moyens, pas des fins. Ce sont des objets, des biens, privés ou publics, rien de plus.

Tandis que Jeannette, Raymond et Fernande qui croupissent dans nos CHSLD, eux sont des personnes humaines, donc des sujets de droits qui doivent être traités comme des fins, pas des moyens.

Vous voulez me contredire? Essayez pour voir. Donnez-moi un argument qui prouverait autre chose que votre immaturité morale ou votre penchant pour la barbarie...

19.4.11

Cuba libre!

If you want to liberate a society just give them the Internet.
Wael Ghonim, ingénieur égyptien à l'emploi de Google, en entrevue à CNN.

Pendant ce temps, ça réflexionne fort au VIième congrès du PCC, dont l'organe de presse se positionne en rempart contre le terrorisme médiatique, rien de moins.

Faut pas compter sur les camarades de l'AFP pour nous en traduire les délires de persécution, les demi-vérités et autres théories fumeuses.

Pire, y a la complaisance du barbu de la radio du dimanche, donnant audience à un vrai terroriste, éditorialiste de Granma. Internet s'en vient, nous dit cette loque maoïste; nos amis de Caracas tirent vers nous un câble sous-marin!

Non mais quelle tabarnak de marde...

18.4.11

Un père parle à son enfant

The light that burns twice as bright, burns half as long. And you have burned so very, very brightly, Roy.
Eldon Tyrell à Roy Batty, Bladerunner.

17.4.11

Beaucoup de bruit pour rien

J'ai lu la lettre de Wajdi Mouawad adressée à sa fille. L'artifice rhétorique est convenable et la prose bien tournée, soit dit en passant. Sed contra...

Y a que le dramaturge raisonne drôlement. Il relativise par principe toute éthique, affirmant qu'en cette matière, pas de réponse universelle. Et ensuite d'appuyer son argumentaire sur une logique du tiers exclus. Justice, symboles et rien d'autre.

La morale vaseuse, remplacée par une justice d'airain dans une forêt de symboles, c'est de la bouillie pour les chats. Toute justice suppose une morale. Affirmer le contraire relève du nihilisme.

Mouawad se donne comme mission de produire un reflet à nos souffrances. Il n'illustre au fond que son incohérence, voire sa bipolarité...

16.4.11

Lecture de la lecture

On lit des livres qui nous font regretter le passé ou qui dépeignent un avenir grandiose, on dévore des vies passionnantes de bout en bout, des histoires glorieuses ou enivrantes, dans le tragique comme dans la joie, qui font toujours sens. Certains, pas du tout rassasiés par les horreurs du Téléjournal, plongent dans des romans glauques et terrifiants, pour être au plus près du pire. Les pragmatiques lisent des manuels de croissance personnelle pour faire de leur existence, au fond, un grand roman. D'autres, plus raffinés, se tournent vers la philosophie et se construisent des échafaudages incroyablement complexes pour affronter la réalité, croyant naïvement pouvoir ainsi la dominer. Mais tout livre est un rejet du réel. Le geste même de lire est une manière de le bouder. Lire est loin d'être une évasion puisqu'on s'enchaîne à la phrase, et quand bien même la liberté n'est-elle qu'un mot, il n'y a pas mot plus exaltant, à l'origine de bien des dérives.

L'esprit s'enflamme, le coeur palpite, les idées se bousculent et ces multiples états causés par la lecture ne sont pas sans conséquence une fois les livres refermés. Des rêves nouveaux nous habitent alors qu'on aurait pu tranquillement laisser passer les jours sans se poser de questions. Mais voilà, à force de lire des histoires, on commence à douter de la sienne. On pensait se guérir d'un tas de choses en lisant, en premier de l'ennui, et on constate qu'on n'a fait qu'aggraver le mal, finalement. Le présent est insatisfaisant, les possibilités trop nombreuses et le Moi, si limité. Pour se consoler, eh bien, on lit encore d'autres livres, tout en sachant que le remède est aussi le poison - les alcooliques en savent quelque chose.

Lire est dangereux, mais on aime le danger, n'est-ce pas? Le plus grand étant qu'au terme d'une longue vie de lecteur, qu'on aura passée à côté des pompes, une fois la dernière page tournée, on ne puisse dire que ceci: quoi, c'est déjà fini?

Chantal Guy, La Presse, 16 avril 2011

15.4.11

Et moi et moi et moi

Beaucoup de politiciens imaginent qu'ils créent la richesse, plutôt qu'ils la redistribuent. Une croyance du reste partagée par un méchant paquet de totons.

Ainsi de la Mme Paillé du dernier débat francophone des chefs. En substance, elle demandait à ceux qui courtisent son vote: Que comptez-vous faire pour la création d'emploi au Québec, et particulièrement chez moi en Mauricie? Et que comptez-vous faire pour une sans emploi de 53 ans comme moi?

Quelle illusion tenace! Croire que les politiciens sont responsables de notre prospérité. J'ai pas de job!, pleurniche-t-elle. Un coup de baguette magique et pouf!, le voeu est exaucé: un emploi permanent.

Belle mentalité d'esclaves narcissiques!

13.4.11

La santé jusqu'à la fin de vos jours

La santé des finances publiques est directement liée aux coûts publics des soins de santé. Parce que ces soins représentent une large part des dépenses publiques. Et surtout parce que rien n'indique que ces coûts vont aller en diminuant.

Depuis le milieu du XXième siècle, notre médecine est devenue scientifique. Un effort commun a été déployé pour comprendre les causes des maladies et les traiter par la méthode scientifique. En quelques décennies, nous avons assisté à une révolution, avec pour conséquence l'augmentation notoire de l'espérance de vie. De même pour notre qualité de vie, que ce soit avant, pendant ou après le traitement d'une maladie.

Ces gains ont un prix. Recherches médicales, technologies, études cliniques,  procédures et thérapies; tout cela engendre des coûts, sans compter la bienveillante bureaucratie requise afin que nous puissions tous en bénéficier. Notre beau système de santé ne vit pas du parfum des roses; il vit des ressources que nous injectons collectivement.

Or les nouvelles avancées de la médecine sont de plus en plus sophistiquées, de plus en plus onéreuses. Si je suis prêt à payer plus, j'obtiendrais de meilleurs soins. Est-il souhaitable que nous ayons tous accès à ces meilleurs soins?  Facile de dire oui à ce principe. Dans les faits, c'est autre chose. Un exemple parmi d'autres: ici, nous avons tous droit aux soins gratuits pour une cataracte. Mais pour un implant souple, il faut payer un supplément. L'explication est simple: dans les conditions actuelles, donner à tous le meilleur serait exorbitant.

La nouvelle médecine n'est pas servie également. Ce fait heurte notre sens profond de la justice. Je parle ici de la justice comme équité; de notre droit égal à la poursuite du bonheur, la principale condition de cette poursuite étant la santé. Il est possible d'améliorer l'efficacité donc l'accessibilité de la nouvelle médecine. Mais ça n'en réduira pas nécessairement les coûts.

Augmenter la durée et la qualité de nos vies, nous somme tous pour ça. Mais somme-nous prêt à en payer le prix pour tous?

11.4.11

Question à Wajdi Mouawad

Je veux pas savoir ce que vous pensez de l'art en général ou du théâtre en particulier, de sa fonction provocatrice, rédemptrice ou masturbatrice.

Pas plus que votre opinion sur la justice, réparative, distributive ou rébarbative.

Je veux simplement savoir: c'est quoi ça, une paix monstrueuse?

Qu'avez-vous de mieux à dire que le juge Holden sur le thème de la guerre, oh esprit pénétrant? Incendies?

Faites un effort!

1.4.11

Tout est dans la mesure

L'être humain est beaucoup plus émotif qu'il est logique. Il utilise la logique pour obtenir ses fins émotionnelles.
Stephen Jarislowski

29.3.11

Du plagiat

Quand on veut deviner aujourd'hui en France quels auteurs précédents ont le plus nourri un nouveau livre, il n'est que de regarder la bibliographie: ce sont ceux qui n'y figurent pas. Outre les plagiaires stricto sensu, qui ont prospéré au grand jour sans endurer de discrédit durable, on a vu proliférer dernièrement les pique-assiettes et les voleurs à la tire, servis par l'amnésie des médias. Un nouvel auteur se reconnaît volontiers des dettes à l'égard de prédécesseurs auxquels il ne doit rien, mais dont citer les noms l'ennoblit, et il n'avoue pas les emprunts effectifs qu'il a faits à d'autres écrivains, instigateurs de polémiques trop violentes, et dont il veut bien partager les idées, mais pas les ennemis. Certains ne craignent pas de dévaliser plus petits qu'eux-mêmes. Au royaume de la «création», on voit d'opulents conducteurs de Rolls Royce chiper leur vélo à des gamins. Les idées sont si rares...
Jean-François Revel, Le Voleur dans la maison vide. Mémoires.

17.3.11

Le vrai courage



Avec une catastrophe de l'ampleur de celle vécue par les japonais, y a qu'une bonne chose: la vertu humaine la plus sous-estimée se manifeste dans son incarnation la plus pure.

Je parle de celle dont même Jésus implora son père qu'elle ne lui fasse pas défaut, à Gethsémani.

Je parle de la bravoure des opérateurs, pompiers, manoeuvres et pilotes d'hélicoptère, qui se savent condamnés, soumis qu'ils sont à des doses massives de radiation dans leur lutte pour refroidir les réacteurs de la centrale de Fukushima. Sans oublier les milliers d'ouvriers qui seront requis pour sécuriser le site, à l'instar des liquidateurs de Tchernobyl. Au mieux, ils auront droit à une mort rapide. Les moins chanceux se décomposeront vivants. Tout ça pour le bien d'autrui.

Quelle récompense pour un tel sacrifice?

Pour bien comprendre, consultez ces documents.

14.3.11

Soyons zen

Un dégât d'eau dans mon appartement. Fuite au quatrième, y paraît. Pendant ce temps, une saloperie d'explosion au réacteur 2 de la centrale Fukushima...

12.3.11

Capitalisme des copains

Voilà enfin l'expression juste pour traduire crony capitalism! Je donne crédit à l'essayiste Guy Sorman, qui l'utilise dans une lettre d'opinion publiée récemment dans La Presse ainsi que sur son blogue.

Je répète que cette expression n'a rien à voir avec capitalisme sauvage. Cet article francophone douteux de Wikipédia traduit plutôt à quel point il y a trop d'intellectuels francophones à côté de la plaque ou de mauvaise foi en matière d'économie politique.

28.2.11

Question rhétorique

Qui a le plus vaste et somptueux siège social à Montréal; CSN ou Quebecor Media?

27.2.11

Par la bouche de ses canons

J'assistais au match Rempart-Océanic avec le beau-frère quand j'ai appris la nouvelle sur mon cellulaire: fin du conflit au Journal de Montréal. La CSN a finalement abdiqué, après 25 mois de lock-out.

Silence total sur Rue Frontenac, abasourdis qu'ils sont d'avoir servi de chair à canon pour une centrale syndicale à l'idéologie douteuse.

Après vérification, un communiqué en début d'après midi, justifiant son laconisme par un devoir d'objectivité. La belle affaire...

Silence encore plus désolant sur les blogues de Gesca. Faut quand même poser la question: où est Nathalie Collard, où est Patrick Lagacé; où sont-ils tous?

Journalistes: ressaisissez-vous! Cessez d'être les marionnettes des pouvoirs syndicaux ou patronaux! Et surtout cessez de vous regarder le nombril!

Votre mission, en tant que quatrième pouvoir, est d'informer les citoyens pour qu'ils agissent et votent avec clairvoyance. Cette mission requiert vaillance et indépendance face à toute forme de pouvoir, qu'il s'agisse de l'État tentaculaire, des lobbies affairistes, des financiers ou des syndicats.

Nous ne sommes plus au temps de Germinal mais à celui d'internet, bon sang!

25.2.11

Jugez toujours d'un homme par ses amis

Hugo Chavez soutient la chasse aux rats du colonel Kadhafi, ce frère guide que je qualifierais poliment de mégalomane lunatique et sanguinaire. Pas que ça me surprenne mais bon...

Me suis alors posé cette question : que se passera-t-il à Caracas le jour où le bon peuple en aura assez d'être gouverné par pareil bouffon?

22.2.11

Courage Québec!

François Legault et Charles Sirois arrivent à la rescousse! Deux dignes représentants du crony capitalism au secours de notre petit paradis providentiel en perdition!

Y en a un pareil à la mairie de ma ville. Plus teigneux dans l'attitude bien que même discours creux, même vision pseudo-entrepreneuriale. Même curriculum maxi-opportuniste itou... Mais laissons-leur une chance, vous me dites... Ils sont indépendants de fortune... Leur souci de la chose publique ne peut qu'être noble... Blablabla...


En tout cas, s'ils règlent le gouvernement comme leur entrée en scène sur YouTube, ça risque de faire amateur...

14.2.11

Manger le futur

Je vois pas où Paul Krugman s'en va avec sa gymnastique keynésienne, si bien intentionnée soit-elle. La situation américaine est désastreuse. Les solutions proposées par Obama reviennent à combattre un feu de forêt avec un Super Soaker. Ce qui mange le futur de l'Amérique, par delà les politiques douteuses d'un parti ou d'une idéologie, c'est son endettement :

12.2.11

La Pravda

Pour déculotter les menteurs, les diffamateurs et autres propagandistes haineux, il existe heureusement chez-nous une pléthore de mécanismes légaux.

Mais que diriez-vous d'un État ayant un pouvoir absolu de sanction du vrai et du faux dans les médias? Nagerait-on pas dès lors en plein totalitarisme?

Suite à un récent avis du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, il semble pourtant que ce soit un souhait cher à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Incroyable mais vrai...

9.2.11

Quatre règles de base du blogueur populaire

1. Trouvez un titre avec des mots vedettes d'agrégateurs de contenu et moteurs de recherche. Dans le cas présent, ça donnerait quelque chose comme : Lindsay Lohan s'enfuit en Égypte;

2. Ayez de l'esprit, de l'humour. Faute d'avoir un ou l'autre, la vidéo d'un gars qui fait un fou de lui en sautant dans un lac gelé, c'est parfait;

3. Usez sans vergogne de toutes les ressources offertes par les réseaux sociaux. Achalez le maximum de monde sur Facebook, Twitter, etc.;

4. Si vous autorisez les commentaires, modérez avec discernement et célérité. Ou n'en publiez pas.

8.2.11

L'art de capitaliser sur le travail d'autrui

Arianna Huffington, écrivaine et historienne de l'art plagiaire, élégante girouette politique américaine et éditorialiste mondaine amie de tous ceux qui le mérite, vient de faire la passe. Comment? La recette commence à être connue : monter de toute pièce un média de masse à partir d'un réseau social, puis passer à la caisse avant que tout s'effoire.

Souhaitons que ça serve de leçon à tous les producteurs bénévoles de contenu du web. Quand ton seul profit est la notoriété, dis-toi que quelqu'un quelque part va tirer du pognon de tes vaillantes contributions...

5.2.11

L'homme de paille des intellectuels

Joseph Schumpeter est un des rares auteurs découverts durant mes études universitaires que j'ai plaisir à relire. Pas pour ses talents littéraires, oh non! Sa démarche à la fois économique, historique et sociologique avait le mérite de la rigueur, pas de l'élégance. Comme Mises ou Hayek, il écrivait mal, mais comme eux Schumpeter était solide dans les trois disciplines.

Reconnu pour sa théorie de l'innovation comme moteur premier de toute économie, un récent texte d'opinion, publié dans La Presse du 3 février dernier, confirme une autre de ses théories : le rôle prépondérant des intellectuels dans la dégradation du capitalisme.

Selon Schumpeter, une conséquence importante du capitalisme est l'essor du système éducatif. Essor bénéfique, il va sans dire. Mais qui entraîne une surproduction d'intellectuels par rapport aux besoins réels de la société. La loi de l'offre et de la demande étant ce qu'elle est, plusieurs de ces intellectuels se voient relégués aux lignes de côté du jeu capitaliste. Leur intérêt consiste alors à remettre en question ce modèle, en nourrissant l'opinion publique de discours contre l'argent et l'esprit d'entreprise. Dès lors, on les voit monter aux barricades de toutes ces idéologies qui, directement ou non, constituent un frein au capitalisme.

Outre ces attaques hostiles répétées, qui finissent par galvaniser l'opinion publique, le système capitaliste se sclérose de l'intérieur, pour des raisons sociales et politiques. Peu à peu, les intellectuels investissent l'État, gonflant les rangs de sa bureaucratie. Dès lors, les gouvernements démocratiquement élus privilégient l'économie planifiée; l'État-providence devient la loi. Ces gouvernements développent un régime fiscal de plus en plus envahissant. L'accroissement des transferts de revenu des producteurs vers les non-producteurs décourage l'épargne et l'investissement au profit de la consommation.

La conséquence à long terme de cet interventionnisme est une baisse de croissance et l'inflation. On parlerait aujourd'hui de stagflation, terme que Schumpeter ignorait mais qu'il aurait sans doute approuvé. Comme remède à ce phénomène funeste, ces mêmes gouvernements ont tendance, pour garantir leur réélection, à privilégier des politiques à court terme plutôt qu'à long terme, des politiques du genre après nous le déluge. Un politicien oserait-il aller à contre-courant? Faute d'en faire un criminel, nos intellectuels s'escrimeront à le dépeindre dans l'opinion publique en imbécile (Ronald Reagan) ou mieux en inculte (Stephen Harper). Vous voyez le topo?

Aussi, comment être surpris quand un groupe d'intellectuels nie que la réduction des impôts favorise la croissance économique? D'autant plus que c'est du fardeau fiscal des entrepreneurs dont il est question? Ce maudit entrepreneur! Non cet individu ayant le goût du risque et l'esprit d'initiative, ce fondateur de petites et moyennes entreprises, ce moteur d'innovation à l'origine de toute économie saine! Pas lui! Plutôt ce maudit entrepreneur, celui qui vampirise le bon peuple!

Ces intellectuels, ces dénonciateurs de la rhétorique mensongère, ces travailleurs qui savent ce qu'est la vraie richesse, faut-il les croire sur parole? Oh non!

2.2.11

Le vent du changement

Les gens de la rue ne craignent plus les gouvernements, déclare Shawki al-Qadi, un législateur de l'opposition du Yémen, lui-même troublé par le changement. "Ce sont maintenant les gouvernements et leurs forces de sécurité qui ont peur. La nouvelle génération, la génération de l'internet, est sans peur. Ils veulent leurs pleins droits, et ils veulent la vie, une vie digne.
Déclaration tirée du récent et remarquable article d'Anthony Shadid, reporter du New York Times au Caire.

24.1.11

Le danger est d'autant plus grand

... que le salut est proche. Danger. Grandeur. Salut. Proximité. De la simplicité comme pure poésie.

15.1.11

Quand le caviar goûte la marde

Envie de vomir en lisant l'éditorial de Serge Truffault dans le Devoir du 11 janvier dernier. Il politise sans nuance les actes de Jared Loughner, un malheureux schizophrène paranoïaque. Je donne pas le lien; y a en pas. Car voyez-vous, le contenu du Devoir est trop pertinent; faut payer pour y accéder en totalité. Allez donc à la bibliothèque publique, repère des va-nu-pieds curieux!

Le pire avec ce journal, c'est pas tant sa médiocrité - Antoine Robitaille et quelques autres sauvent la mise - que son hypocrisie. Dans l'édition d'aujourd'hui, y a une pleine page de pub pour la nouvelle Audi A8 avec châssis en aluminium. Rien de moins. Et ça pontifie sur la justice sociale...

Aux scribouilleurs du Devoir, clairons de la so-solidarité et pseudo-défenseurs de la social-démocratie, je dis ceci : réalisez-vous à quel point vous êtes les parfaits porte-étendards du crony capitalism qui gangrène notre société?

8.1.11

Signifier qu'on entend pas à rire

I come in peace. I didn’t bring artillery. But I’m pleading with you, with tears in my eyes : If you fuck with me, I’ll kill you all.
Je viens en paix. Je n'ai pas apporté d'artillerie. Mais je vous implore, avec les larmes aux yeux : si vous me faites chier, je vais tous vous tuer.
General James Mattis, message adressé aux autorités irakiennes durant la troisième guerre du Golfe.

6.1.11

La traversée des apparences II

Posté à une intersection routière de l'Ohio, Ted Williams présente ainsi sa situation et demande notre aide. L'économie américaine va très mal. Des quêteux ou des sans-abris affichant le résumé de leurs infortunes, on en voit de plus en plus là-bas. Pourtant, Ted attire l'attention d'un reporter du Columbus Dispatch. Qu'a-t-il de particulier celui-là? Une voix divine? Tiens donc. Jugez-en par vous même :




La vidéo est devenue virale en quelques jours. Ted est maintenant une vedette. Une organisation de la NBA voudrait en faire son annonceur maison. La NFL lui proposerait de narrer leurs archives. Etc. J'ai songé à un Howard Stern qui, avec un talent analogue, s'est rendu presque milliardaire. Or l'animateur vedette de Sirius-XM m'a justement mis la puce à l'oreille, disons. Dans son émission d'hier, il mentionnait qu'avec une telle voix, si ce type ne gagnait pas décemment sa vie, c'est qu'il y avait anguille sous roche.

La roche, c'est le Smoking Gun qui l'a levée :


Pour faire une histoire brève, Ted Williams est un toxicomane avec une voix en or et un impressionnant répertoire de frasques illégales. Je me suis alors posé cette question : donnerais-je une chance à cet homme?