13.4.11

La santé jusqu'à la fin de vos jours

La santé des finances publiques est directement liée aux coûts publics des soins de santé. Parce que ces soins représentent une large part des dépenses publiques. Et surtout parce que rien n'indique que ces coûts vont aller en diminuant.

Depuis le milieu du XXième siècle, notre médecine est devenue scientifique. Un effort commun a été déployé pour comprendre les causes des maladies et les traiter par la méthode scientifique. En quelques décennies, nous avons assisté à une révolution, avec pour conséquence l'augmentation notoire de l'espérance de vie. De même pour notre qualité de vie, que ce soit avant, pendant ou après le traitement d'une maladie.

Ces gains ont un prix. Recherches médicales, technologies, études cliniques,  procédures et thérapies; tout cela engendre des coûts, sans compter la bienveillante bureaucratie requise afin que nous puissions tous en bénéficier. Notre beau système de santé ne vit pas du parfum des roses; il vit des ressources que nous injectons collectivement.

Or les nouvelles avancées de la médecine sont de plus en plus sophistiquées, de plus en plus onéreuses. Si je suis prêt à payer plus, j'obtiendrais de meilleurs soins. Est-il souhaitable que nous ayons tous accès à ces meilleurs soins?  Facile de dire oui à ce principe. Dans les faits, c'est autre chose. Un exemple parmi d'autres: ici, nous avons tous droit aux soins gratuits pour une cataracte. Mais pour un implant souple, il faut payer un supplément. L'explication est simple: dans les conditions actuelles, donner à tous le meilleur serait exorbitant.

La nouvelle médecine n'est pas servie également. Ce fait heurte notre sens profond de la justice. Je parle ici de la justice comme équité; de notre droit égal à la poursuite du bonheur, la principale condition de cette poursuite étant la santé. Il est possible d'améliorer l'efficacité donc l'accessibilité de la nouvelle médecine. Mais ça n'en réduira pas nécessairement les coûts.

Augmenter la durée et la qualité de nos vies, nous somme tous pour ça. Mais somme-nous prêt à en payer le prix pour tous?