27.11.10

986 000

C'est le nombre estimé de téléspectateurs pour la nouvelle émission Rencontres paranormales. Doit-on conclure que la population québécoise est composée à 12.64% d'imbéciles?

Soyons bons joueurs. Retranchons un 20% de curieux cyniques. Ils auraient voulu constater quel nouveau plateau de médiocrité télévisuelle TVA pouvait atteindre. Ôtons même un autre 20%, rassemblant ces êtres guidés pas tant par la crédulité que par leur appétit concupiscible, vers la charismatique Chantal Lacroix, admirable brin de femme, faut en convenir.

Maintenant, d'après nos savants calculs, y aurait au Québec plus ou moins 7.5% de tarés sur le plan intellectuel. Surpris? Non. Déçu? Oui. Inquiet? C'est ça le pire...

24.11.10

La salive fait des merveilles

Le 24 février 1986, John Ruetten revient du travail et découvre la dépouille de sa femme Sherri Rae Rasmussen dans la salle de séjour de leur domicile de Van Nuys. L'infirmière de 29 ans aurait été séquestrée, molestée puis abattue par trois projectiles de calibre 38.

Marié à Rasmussen depuis trois mois, Ruetten est écarté comme suspect par les enquêteurs Mayer et Pida. Ceux-ci préfèrent lier le crime à un récent vol à main armé perpétré dans les environs. Le père de Rasmussen insiste sur des menaces dont sa fille aurait fait l'objet; une jeune policière, amante éconduite de Ruetten, aurait intimidé à répétition l'infirmière. Ruetten confirme avoir fréquenté un temps Stephanie Lazarus, une employée du LAPD. Néanmoins, les enquêteurs ne suivent pas cette piste.

Plus de deux décennies passent. Le dossier est réactivé, les nouvelles techniques d'analyse génétique aidant. Rasmussen aurait été mordue pas son assaillant et un échantillon de salive a heureusement été prélevé à l'époque. Coup de théâtre: l'analyse révèle que la salive en question appartient à une femme!

Stephanie Lazarus a maintenant 49 ans. Toujours à l'emploi du LAPD, elle s'occupe des crimes reliés aux objets d'art. Voici un reportage du réseau ABC avec des extraits de l'interrogatoire ayant mené à son arrestation:



Après sa mise en accusation, Lazarus doit se départir de ses effets personnels pour être incarcérée. Ayant peine à retirer son alliance, un témoin non identifié lui aurait alors déclaré:

Saliva works wonders.

Lazarus a plaidé non coupable à l'accusation de meurtre prémédité. Son procès aura lieu le printemps prochain.

Source.

20.11.10

Maître au bonnet d'âne

Paul Krugman, Nobel d'économie, éditorialiste du NYT et cheerleader de la Réserve fédérale, nous explique aujourd'hui que la game économique est un jeu à somme nulle - comme si la complexité économique pouvait être réduite en une simplicité politique! - tout en personnalisant des entités abstraites qui voudraient du mal au peuple américain :
It’s no mystery why China and Germany are on the warpath against the Fed. Both nations are accustomed to running huge trade surpluses. But for some countries to run trade surpluses, others must run trade deficits — and, for years, that has meant us. The Fed’s expansionary policies, however, have the side effect of somewhat weakening the dollar, making U.S. goods more competitive, and paving the way for a smaller U.S. deficit. And the Chinese and Germans don’t want to see that happen.
Hormis qu'il relativise honteusement la réalité de l'inflation, faudrait lui rappeler que si les américains ont un déficit commercial récurrent, ça tient peut-être moins aux politiques monétaires des méchants boches et asiates qu'à la qualité et la quantité de ce qui est produit ici en Amérique.

17.11.10

La plage et l'océan

Je commente sur un blogue économique. Résultat : on m'accuse d'être keynésien et on me somme d'expliquer ma théorie de la monnaie.

Je voudrais répondre à la question, livrer le fond de ma pensée : c'est la nécessité des échanges qui crée la monnaie, et c'est des banques privées, non des gouvernements, qui devraient gérer ça. L'État doit néanmoins encadrer, avec comme seul but le maintient de la paix sociale. Parce que si l'économie de marché est efficace, elle n'engendre pas par nature un équilibre perpétuel. Blablabla, blablabla...

Or voyez-vous, quand je vais au bout des mes idées, je me fais un peu peur. Je réalise mon ignorance. Comme un enfant qui ramasse des coquillages sur la plage, puis qui découvre avec effroi l'immensité de l'océan.

Comprenez-vous?

13.11.10

La Gauche, la Droite, le Plateau et le reste

J'ai déjà évoqué mon admiration pour Pierre Foglia, l'écrivain. Je l'aime moins quand il se mêle d'économie et de politique. Sur ces sujets, la faiblesse de ses arguments est souvent navrante.

Aujourd'hui, il s'en prend sans le nommer à Éric Duhaime, chroniqueur au Journal de Québec et idéologue de la droite. Comment? En le traitant d'imbécile. Deux fois plutôt qu'une. Disons que ça ne témoigne pas d'une grande maturité intellectuelle...

Son entrée en matière est de la même farine, le stratagème consistant à nier l'existence de ce qui est critiqué par son adversaire. Le Plateau? La Gauche? Ça n'existe plus ici. Il le sait le vieux Foglia, puisqu'il en était un insigne représentant. Et comme il l'avoue candidement :
C'est vrai qu'on jouait fort du clairon et du tambour, qu'on faisait marcher le Québec au pas de la social-démocratie et de la culture subventionnée.
Mais c'est fini maintenant; la gauche n'est plus aux commandes. Cette marotte revient sans cesse dans les commentaires de blogues québécois : tout est à droite aujourd'hui, même notre État ventripotent!

La caution de Foglia est un récent documentaire sur le néolibéralisme. N'ayant lu que le synopsis, je ne peux juger la pertinence de l'ensemble. L'idée générale est que la prédominance de l'idéologie néolibérale sert les intérêts de la classe des puissants, des possédants, pour ne pas dire des capitalistes. La bonne vieille dialectique marxiste nous attend dans le détour, y a pas de doute...

En bout de ligne, les visions qui s'opposent ici relèvent de l'acte de foi. Existe-t-il un insurmontable phénomène de rareté? S'enrichit-on nécessairement au détriment d'autrui? Débattre sereinement de ces questions est difficile, sinon impossible.

8.11.10

Esclaves et ignorants

The ideas of economists and political philosophers, both when they are right and when they are wrong, are more powerful than is commonly understood. Indeed the world is ruled by little else. Practical men, who believe themselves to be quite exempt from any intellectual influence, are usually the slaves of some defunct economist.
J. M. Keynes

The curious task of economics is to demonstrate to men how little they really know about what they imagine they can design.
F. A. Hayek

6.11.10

Prométhée de la simplicité volontaire

Lutter contre le changement climatique? Ben oui! Et pourquoi pas moduler la radiation solaire?

Ici, on manque pas de savants éditorialistes pour défendre les balivernes réchaufistes. À moins que ce ne soit eux les visionnaires? Tant s'en faut...

Requiem pour un chat

Pierre Foglia est un grand écrivain québécois. Dans sa chronique d'aujourd'hui, intitulée Novembre, il nous parle d'un de ses animaux de compagnie en fin de vie. L'extrait qui suit est remarquable :
Je suis arrivé chez la vétérinaire bien avant l'heure de mon rendez-vous. Je le tenais dans mes bras, enveloppé dans un jeté de laine. Je le berçais en arpentant la salle d'attente, où j'étais seul avec la réceptionniste. Je vous énerve, à marcher comme ça?

Un monsieur assez corpulent est arrivé avec une grande, grande croix sur la poitrine. Il venait acheter de la bouffe pour chien. Je lui ai demandé s'il était curé.

Non, j'ai la foi.

Alors c'est une grande grande foi comme votre grande, grande croix?

Si vous voulez. Votre chat a été frappé?

Non. Il est malade. Il va mourir.

Vous êtes triste?

Pas triste. Abattu, comme chaque fois que je m'approche de la mort, qu'elle est là, pas loin, que je sens sa fade présence. Abattu de vivre si peu et si mal. Je ne sais pas si vous me comprenez.

Très bien, m'a dit le gros monsieur en me souriant aimablement.

J'arpentais toujours la salle d'attente en berçant Bardeau, je sentais sous ma main son coeur qui sautait comme un dauphin. Je suis allé lui montrer la cage des perruches: T'en veux une?

La vet est arrivée. C'est allé très vite.

Il pleuvait quand je suis sorti. Le temps de traverser le stationnement, le jeté était tout mouillé. Entre Farnham et Bedford, je n'arrêtais pas de penser à ce que j'avais dit au gros monsieur avec une grande, grande croix sur la poitrine : si peu et si mal. S'il y avait eu une librairie en chemin, je m'y serais arrêté. Un chocolat chaud à l'OEuf? L'OEuf est fermé pour les vacances annuelles. Je ne voulais pas rentrer tout de suite, enterrer Bardeau sous la pluie, et puis la journée s'effilocherait, et puis... comment j'avais dit ça, déjà? C'est ça : si peu, si mal.

4.11.10

Le soleil...

...ruine les rétines de ceux qui le regardent avec trop d'insistance.