31.12.08

La clinique du bonheur

Pourquoi aimons-nous la musique? Grosse question. Toute tentative de réponse est décevante, incomplète. Vague ou précise selon son intelligence, émotionnelle ou pas, mais jamais satisfaisante.

Mon opinion est que la musique, en tant que forme d'expression, va au delà des mots. Elle embrasse ce que la poésie caresse du bout des doigts. Pas là de supériorité; plutôt une complémentarité. Démonstration :  

25.12.08

Bientôt Gattaca

Lu dans The Economist:

The mystery of how the brain works is the most compelling question in science. We can discover new planets around distant stars and find water on Mars, but over 95% of the workings of the brain remain unexplored and unexplained.

Dixit Paul Gardner Allen, co-fondateur de Microsoft et instigateur d'un projet de mise en commun des connaissances sur le fonctionnement du cerveau. Cette nouvelle communauté du savoir aura selon lui un impact phénoménal sur l'amélioration de notre condition:

In the next decade we will make great strides in uncovering the complex network of gene interactions that govern every major brain disease and will create effective therapies through traditional drug discovery or new methods for modifying gene activity. Just as the use of cardiac pacemakers or artificial knees is common today, a new generation of implantable pacemakers for the brain will be widely used to treat everything from depression to addiction and Parkinson’s disease.

Pourquoi craindre ces avancées technologiques? En elles-mêmes inéluctables, il est inutile d'en avoir peur. La fâcheuse conséquence découlera plutôt de l'opinion publique, polarisée face à ces nouvelles possibilités. Il y aura ceux qui sont pour et ceux qui sont contre ces applications. 

Ça finira par engendrer deux humanités. Cohabiteront-elles? Si oui, comment? Si non, laquelle prévaudra, et pour quels motifs? Hors du champs de la philosophie et de la science-fiction, peu d'auteurs traitent ce sujet.
 

23.12.08

BWV 639

Joli coquillage


Photo composée par la sonde Cassini-Huygens.

L'activité géologique à la surface d'Encélade est encore mal expliquée. Ce satellite de Saturne recèlerait les trois conditions à l'apparition de la vie : eau, chaleur et molécules organiques.

Un site étonnant.

15.12.08

Caveat Emptor!

Il était une fois un village habité par de braves gens. Vint un homme qui se présenta à tous comme acheteur de lièvres, offrant 10$ pour chaque animal ramené vivant.

Les villageois étaient ravis puisque la forêt environnante regorgeait de cet herbivore. Tous se mirent en chasse. Et plusieurs purent échanger leurs prises contre espèces sonnantes et trébuchantes. Après quelques jours, la ressource s'amenuisant, les chasseurs se lassèrent. L'homme stimula leur ardeur, majorant son offre à 20$.

Le temps passait et les bêtes devenaient dures à débusquer. Aussi l'homme renchérit, proposant la rondelette somme de 50$ pour chaque nouveau lièvre. Mais encore fallait-il en trouver maintenant! Ils finirent par soulever toutes les pierres et secouer tous les arbres de la forêt! En vain! L'effort n'en valant plus la peine, les villageois vaquèrent à d'autres occupations.

Prétextant une affaire urgente à l'extérieur, l'homme mandata un subalterne pour gérer son commerce. Après son départ, l'employé dit aux villageois : Voyez tous ces lièvres en cage amassés par mon maître! Si je vous les vendaient 35$ chacun, n'y aurait-il pas pour vous grand bénéfice à les lui revendre ensuite 50$? Les villageois considérèrent la proposition. Ils rassemblèrent leurs économies et achetèrent tous les lièvres.

L'employé disparut avec l'argent. Et le village, peuplé d'autant de braves gens que de lièvres, ne reçut plus jamais visite de l'homme.

14.12.08

Schémas de Ponzi

Le New York Times du 13 décembre révèle ce qui serait la plus grande fraude de l'histoire. Un pilier de Wall Street, Bernard L. Madoff, aurait durant cinq décennies monté un fond d'investissement bidon. Les intérêts dus aux premiers étaient payés grâce aux mises de fond des derniers. Un putain de schéma de Ponzi! Et pharaonique, oh ça oui... Y a qu'à voir le bilan : 50 milliards de dollars partis en fumée!

Comment faire durer une telle arnaque? Voici la recette : Prenez un homme d'affaire à la réputation impeccable. Un Merlin de la finance, diplômé universitaire, toujours gentilhomme et philanthrope à ses heures. Son entreprise devra être familiale; elle sera d'autant plus crédible. Ajoutez une clientèle d'envergure. Surtout, pas de totons! Seulement des gens intelligents avec des moyens. Car c'est connu, on ne fourre que les pauvres cons. Le caractère conservateur bien que constant des rendements promis aveuglera la plupart des observateurs, et n'attirera que des participants prudents donc patients. Assaisonnez d'une bonne dose de mystification comptable. Tout ira bien longtemps. Jusqu'à ce que la confiance se tarisse, et que les investisseurs deviennent des moutons de Panurge.

Tout ceci est bien entendu scandaleux. Mais il y a pire comme schéma de Ponzi. Je parle ici de nos politiques de justice sociale. Régimes publics de rente, assurances sociales, etc. Résultat depuis le New Deal; un endettement public monumental, jeté sur les épaules des générations futures. Et beaucoup de gens s'en foutent. La misère est actuelle, fuck l'avenir... Un peu comme J. M. Keynes, lui qui disait : In the long run we are all dead