31.3.09

Dans la cour à scrap

Les rubriques locales des faits divers traitent ces jours-ci d'un personnage que je connais. Un client de longue date. Propriétaire d'un commerce de recyclage de métaux et de pièces d'auto. Soupçonné d'avoir commis ou commandé plusieurs des meurtres de la célèbre guerre des motards. C'est un ancien braqueur de banque, ce que j'ignorais. Notoirement associé au crime organisé. Les journalistes relèvent un détail intéressant; les policiers le craignaient. Anyway, lui et son commerce sont au coeur du folklore de ce secteur de Québec rebaptisé Ste-Thérèse-de-l'Essieu, plutôt que Ste-Thérèse-de-Lisieux.

Un jour de mai, il me contacte et me demande de passer le voir à ses bureaux. Il a un tracteur usagé à vendre. Je m'y rends vers midi. L'endroit est sordide. Y a rien là qui donne envie de s'attarder. Assis sur des bancs d'autobus dans le hall d'entrée, trois ou quatre habitués dans la cinquantaine, du genre bandits usés par leurs méfaits, leurs abus ou la prison. Des sales têtes. Sont là pour offrir leurs services. Besoin d'une pompe à eau pour ton vieux Dakota? Y en a justement un dans le fond de la cour à gauche. Si la mécanique de brousse n'est pas ton genre, ils peuvent t'aider pour quelques dollars. Le maître des lieux est un moustachu de taille et d'allure moyenne, lui aussi quinquagénaire. Mince, calme, poli.

Je le suis dans sa cour à scrap. Partout, des cadavres de véhicules. Aucun ordre apparent, hormis les carcasses empilées en étages, vidées de toute valeur autre que leurs poids en métal. Un sol jonché de verre brisé, de tôles tordues, de croûtes rouillées, de débris poisseux, gorgé de fluides malsains, aux reflets en méandres multicolores. Nous croisons un homme accroupi sur une transmission avec ses outils. Il se redresse et m'observe attentivement. L'objet de ma visite est plus loin. Un Massey-Ferguson équipé d'un chargeur à mât droit. Trop gros pour mes besoins. Trop magané aussi. De retour, c'est moi qui détaille le type penché sur sa mécanique. Il relève la tête et son regard me frappe encore. Plus que de la méchanceté, une intensité désincarnée, irradiant la plus pure sauvagerie, s'en dégage. La seule fois dans ma vie où j'ai rencontré quelqu'un qui m'a instinctivement fait peur.

14.3.09

Les grandes inventions IV - La moissonneuse


Né en 1809, c'est à 22 ans que l'américain Cyrus McCormick réalise le projet inachevé de son père Robert; la première moissonneuse mécanique. Cette machine révolutionnera l'agriculture. En une journée, elle permet à un seul fermier de couper près de 16 hectares de culture contre 3 auparavant. Fini le dur labeur à la faux. Ses premières moissonneuses commerciales sont produites en 1840. Dix ans plus tard, son entreprise emploie 120 personnes et plus de 5 000 unités ont été vendues. Promu au rang de héros national, richissime, McCormick décède en 1884. Ses derniers mots: Work, work, work.

13.3.09

Les grandes inventions III - L'antisepsie et l'asepsie en chirurgie


L'obstétricien hongrois Ignace Phillipe Semmelweis (1818-1865) était préoccupé par le taux de mortalité élevé des femmes accouchant dans son hopital. Il observe que les accouchements pratiqués dans l'une des deux cliniques sont beaucoup moins funestes. Des sages-femmes y oeuvrent et celles-ci, contrairement aux médecins de l'autre clinique, ne pratiquent pas d'autopsies. En mai 1847, il prescrit l'emploi d'une solution d'hypochlorite de calcium pour le lavage des mains entre le travail d'autopsie et l'examen des patientes; le taux de mortalité chute de 12% à 2.4 %, résultat comparable à celui de la clinique des sages-femmes.

Quelques années plus tard, le chirurgien britannique Joseph Lister (1827-1912), s'inspirant des découvertes de Louis Pasteur, développe une méthode de stérilisation des salles d'opération et des instruments chirurgicaux, par l'usage du phénol. Appliquée, sa technique réduit de 40% à 15% le taux de mortalité opératoire.

Les grandes inventions II - Le courant alternatif


D'origine serbe, Nikola Tesla (1856-1943) est considéré à juste titre comme un des plus grands scientifiques de l'histoire de la technologie. Il déposa plus de 700 brevets. Ses travaux portèrent surtout sur l'énergie électrique. De sa pléthore d'inventions, retenons le système à courant alternatif polyphasé. Contrairement au courant continu, la tension du courant alternatif peut être modulée grâce à un transformateur, ce qui facilite le transport et l'utilisation de l'électricité. C'est pourquoi ce système est aujourd'hui universellement utilisé dans les applications domestiques. Pour en savoir plus sur la vie de Tesla, sa démarche intellectuelle et ses travaux, allez ici.

12.3.09

Les grandes inventions I - La poubelle


Préfet de la Seine, Eugène-René Poubelle (1831-1907) fut le premier administrateur public à organiser la collecte des ordures. Par un arrêté daté du 7 mars 1884, il obligeait les propriétaires d'immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients communs, munis d'un couvercle et d'une capacité suffisante pour contenir les déchets ménagers. D'où le nom de poubelle. Les détritus se voyaient dès lors rassemblés en un lieu pour être ensuite triés. Adoptée progressivement, cette mesure améliora de façon significative l'hygiène des centres urbains.

Le visible et l'invisible

Plusieurs pensent savoir ce qu'il est.
Ce sont pour la plupart des bouffons ou des charlatans.
D'autres parlent de ce qu'il n'est pas.
Eux m'intéressent un peu plus, me fatiguent un peu moins.
Il y a peu ou rien à dire du Dieu invisible.
Plus sage est de se taire en la matière.
Mais le Dieu visible, lui, on le connaît tous;
C'est l'Argent.