19.5.09

Phédon, 117c-d

À peine avait-il dit ces mots qu'il porta la coupe à ses lèvres et tout tranquillement, tout facilement, il la vida. Jusqu'à ce moment, nous avions, pour la plupart, réussi à nous retenir de pleurer ; mais quand nous vîmes qu'il buvait, et qu'il avait bu : impossible ! Ce fut plus fort que moi, je laissai moi aussi couler mes larmes, à tel point que je dus me couvrir le visage pour pleurer sur moi-même – car ce n'était pas sur lui, mais sur mon propre sort que je pleurais, en comprenant quel ami j'allais perdre.

Traduction de Monique Dixsaut