17.1.12

À un ami

Cela, pour les uns
Passe vite, et pour d'autres
Dure plus longtemps.
Les dieux sont éternels-vivants
En plénitude tous le temps ; mais jusque dans la mort
Un homme peut aussi ne garder en mémoire
Que le meilleur
Et ainsi parvenir au sublime.
Nul n'a que sa mesure.
Car il est lourd à porter
Le malheur, mais plus lourd le bonheur.
Pourtant un sage a pu cela :
Depuis midi jusque dans la mi-nuit
Et au-delà jusqu'aux lueurs brillantes de l'aube
Demeurer le convive lucide du Banquet

Fredrich Hölderlin, traduction d'Armel Guerne