27.1.10

La charité, la justice sociale... et la loi

Le journaliste de La Presse Patrick Lagacé nous écrit d'Haïti, stupéfié par l'existence d'un concessionnaire Porsche à Port-au-Prince. Il y a donc des riches là-bas? Parmi tant de pauvres! D'où ses conjectures :
(...) il y a là valeur de symbole, celui d’un pays, d’un État où on peut très bien vivre sa vie en tout confort au sein d’une minorité de privilégiés, alors que cet État ne fait rien pour l’immense majorité de sa population, pauvre. Il y a là le symbole d’un État qui est un wet dream néo-libéral, où il n’est pas question de moins d’État mais de pas d’État du tout. Or, c’était comme ça il y a dix, vingt, trente ans. Ce l’est encore. C’est donc drôle d’entendre tout le monde se lancer au chevet d’Haïti en promettant de l’aide, de la reconstruction. À la fin, tout cela relève de la charité. Ce pays a aussi besoin d’équité et de justice sociale. De ça, personne ne parle, peut-être que le véritable luxe, inaccessible ici, en Haïti, ce sont ces deux concepts.
Le wet dream du libertarien n'est pas l'absence d'État, mais un État qui se limite à faire respecter la règle de droit. La dénominateur commun des pays sous-développés n'est pas la liberté économique. C'est plutôt que dans ceux-ci, sans exception, l'État bafoue ou ignore la loi, minant toute possibilité d'échanges équitables.